Les participants à un séminaire national sur «la réalité et les perspectives des méthodes éducatives inhérentes à la deuxième génération dans le cadre des réformes modernes» ont appelé, lundi à Khémis Miliana (Aïn Defla) à la nécessité de renforcer la formation des enseignants pour une plus grande efficience de l’acte pédagogique. Tout en relevant que la problématique ne réside pas dans la maîtrise des concepts se rapportant aux méthodes d’enseignements, mais à leur matérialisation sur le terrain, nombre d’universitaires ont soutenu lors de cette rencontre abritée par l’université Djilali Bounaâma de Khémis Miliana, que la formation des enseignants doit prendre en ligne de compte la culture de la société mais aussi les exigences de la modernité. Lors d’une communication intitulée «les déséquilibres en matière d’harmonie interne des nouvelles méthodes de la 2e génération relatifs à certaines matières littéraires et scientifiques», Dr Kamel Ferhaoui de l’université d’Alger 2, a noté que les connaissances enseignées aux élèves doivent être choisies en fonction de leur capacité à construire en eux les compétences.
Tout en mettant en avant la portée pédagogique de l’approche selon les compétences, il a relevé une incompréhension de la part des acteurs de la scène éducative censés la mettre en exécution, plaidant pour la mise en place de cycles de formation soutenues afin de pallier à cet état de fait. Pour lui, toute réforme est vouée à l’échec si le volet formation s’y rattachant est négligé, signalant que cette dernière ne peut être assurée que par des encadreurs chevronnés qui ont fait leur preuve sur le terrain. Soutenant que l’»évaluation conduit inéluctablement à l’évolution», il a appelé à lutter contre toute forme de résistances de certains acteurs de la scène éducative à tout nouveau concept. De son côté, Pr Lakehal Lakhdar, enseignant au même établissement relevant de l’enseignement supérieur (université d’Alger 2) a noté que le manque ou l’absence de formation (ou de recyclage) chez les enseignants ne pourra qu’influer négativement sur la qualité de l’enseignement dispensé.
Il a expliqué que les méthodes d’enseignement doivent refléter certains paramètres d’ordre historique, politique, social, économique et psychologique, signalant que la mondialisation doit inciter à tirer profit des expériences des pays plus avancés dans le domaine méthodologiques inhérents au processus d’apprentissage. La présidente du séminaire, Dr Amel Mokadem a, pour sa part, noté que l’objectif de cette rencontre est de réponde aux préoccupations des enseignants et des parents s’agissant des procédés d’enseignement, soutenant que ces derniers doivent prendre en ligne de compte les spécificités de la société algérienne.
Belaâsla, Fatiha, enseignante à l’école supérieur des enseignants (ENS) a, quant à elle, mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une formation spécifique pour les futurs enseignants englobant des connaissances théoriques et pratiques à même de leur permettre de hisser leur niveau et d’avoir un meilleur rendement individuel. Elle a, dans ce cadre, mis en exergue l’importance des sessions spécialisées de formation au profit des enseignants versés dans les sciences didactiques, notant que les résistances relatives à l’approche selon les compétences dans les 3 paliers de l’enseignement sont, à quelques détails près, similaires aux oppositions affichées à l’adresse du système LMD s’agissant de l’université. Près de 30 universités nationales ont pris part à cette rencontre scientifique organisée par la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Djilali Bounaâma de Khémis Miliana et dont une partie s’est déroulée sous forme d’ateliers.