Expert dans le domaine des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Karim Khelouiati, interrogé, hier, sur la décision de l’ARPCE (Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques) de suspendre le réseau internet au centre VFS Global d’Alger, fait part d’un acte de souveraineté numérique pour l’Algérie.
Ainsi, il fait remonter le dessus du dessous de cette affaire, en expliquant, faisant appel à sa qualité d’expert, pourquoi l’utilisation d’un VPN, souvent par des malfrats, pour ne pas qu’ils soient identifiés, peut présenter des dangers. Il prévient quant aux risques qu’encourent l’ensemble des demandeurs de visa auprès de cette agence.
Pour Karim Khelouiati, la décision de l’ARPCE a été prise pour « des raisons de sécurité des données des Algériens demandeurs de visa pour la France», nous a-t-il confié, et d’estimer que l’Autorité « n’a fait que défendre notre souveraineté numérique». Pour étayer ses propos, il rappelle que l’ARPCE a accusé le centre VFS Global d’Alger d’utiliser le réseau virtuel privé (VPN), en affirmant, dans un communiqué, que «toute exploitation d’un réseau virtuel privé (VPN), en dehors du cadre réglementaire, représente une violation aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur».
Poursuivant, il précise que « les données des documents à fournir pour la demande de visa Schengen sont à caractère personnel et sont donc considérés comme sensibles. Et puis, il ne faut pas perdre de vue que le nombre des demandes de visa pour la France est important».
Dans ce sillage, il explique à quel point le fait que le Centre VFS Global utilise le VPN peut présenter des dangers pour les demandeurs de visa. D’abord, il indique qu’un VPN, demeure un logiciel programmé qui permet de masquer l’adresse IP de l’utilisateur et sa localisation. Par la suite il souligne que « les personnes qui recourent aux VPN, veulent éviter le contrôle des opérateurs, et s’ils commettent un cyber-crime, et que les services de sécurité ne peuvent pas les identifier. Mais ce qui est dangereux, c’est que les données de l’utilisateur peuvent être redirigées vers des personnes anonymes, ceux qui ont conçu le VPN, et qui ont des buts particuliers», a-t-il mis en garde. Et à l’expert de s’interroger d’ailleurs pour savoir pourquoi le Centre VFS global d’Alger s’est aventuré donc à utiliser un VPN ?
Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que depuis les Algériens qui demandent des visas pour se rendre en France ne savent plus à quel saint se vouer. Car, le centre VFS Global d’Alger, qui traite les dossiers de demande, a cessé ses activités, expliquant qu’il y a un problème d’accès au service Internet, dont une décision de coupure a été prise par l’ARPCE.
Mohamed Amrouni