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KARIM KHELOUIATI, EXPERT EN TIC, SPÉCIALISÉ DANS LA SÉCURITÉ ET LA CYBERCRIMINALITÉ : «L’Algérie subit le boom des réseaux sociaux et des fake news»

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Résultat de la démocratisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication au cours de ces dernières années, l’Algérie subit le boom des réseaux sociaux avec tout ce qu’ils charrient comme manipulations de l’information, les «fake news» autrement dit.

Il s’agit d’un concept nouveau qui s’est interféré dans ce domaine aussi sensible de par ses implications sur les plans politique et sécuritaire. Aussi grave que cela, des personnalités publiques et connues des médias, agissent à leur guise et prétendent servir l’opinion d’informations, de nature parfois hautement sensible et censées normalement être tenues secrètes.
Ainsi, répandre de fausses informations, à dessein ou par simple souci d’amuser la galerie, à travers un charcutage de discours, la manipulation de vidéos ou de photos ou encore semer l’intox, devient un sport national. À ce flux de données qui jette le doute sur l’opinion nationale et la laisse perplexe, s’ajoute la diffusion de messages prédisant jusqu’au départ de hauts responsables de l’État, voire d’institutions sécuritaires, tel qu’on le voit fréquemment sur des vidéos diffusées via le support Youtube avant une reprise «à fort tirage» sur Facebook. Dans ce contexte plein d’incertitudes et empreint de suspicion, l’invité, hier, au Forum du Courrier d’Algérie, Karim Khelouiati, expert en technologie de l’information, spécialisé dans la sécurité et la cybercriminalité, décortique le sujet de bout en bout. Très introduit dans ce domaine, il dit être inquiet des conséquences de telles pratiques sur l’information servie à l’opinion publique, mais surtout l’impact que ça pourrait avoir sur la communication et l’image des institutions du pays.
En effet, n’a-t-on pas vu des comptes créés sur des plateformes vidéo, tenus par des personnes ou personnalités pas ou peu connues du large public, diffuser des contenus annonciateurs des prochaines têtes qui vont tomber d’en haut, du haut de la hiérarchie politique et même sécuritaire du pays ?
Ces prophéties retentissantes auraient pu être des effets d’annonce, mais «malheureusement» elles sont assez souvent suivies de décisions officielles, donnant, à titre d’exemple, le départ, le 26 juin dernier, du chef de la Police nationale, Abdelghani Hamel, au lendemain de l’affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne au port d’Oran. Comment pourrait-on expliquer ces recours «extra-institutionnels» pour ainsi dire et étrangers aux usages officiels ? «ça c’est une autre paire de manche. Il s’agit de fuites d’information comme partout dans le monde. Des gens sont payés pour donner en exclusivité une information à une télévision.
Chez nous, par exemple, telle chaîne d’info donne des informations officielles avant les Agences de presse nationale», fait savoir Khelouiati, qui évoque une mission de «corbeaux, sinon de petits informateurs payés dans la structure même. Ils gagnent un peu d’argent et agissent en conséquence après un coup de téléphone pour dire ceci et cela». Tout en s’interrogeant sur ce genre de recours qui jette le discrédit sur la communication officielle, l’invité du Forum évoque «les risques et périls» encourus par ces personnes, qui s’exposent ainsi à de probables poursuites judiciaires. Surtout dans le cas où les informations répercutées, diffusées et suivies de commentaires s’avéreraient fausses et sans fondement aux yeux de la justice.
Farid Guellil

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