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Des logiciels pour vérifier si une image est vraie ou fausse : Comment identifier des «Fake news» sur les réseaux sociaux

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Les Algériens sont quotidiennement confrontés à des «Fake news » sur les réseaux sociaux, alors qu’une grande proportion d’entre nous a déjà cru à une information, avant de découvrir qu’elle était fausse ou manipulée.

C’est un moyen qu’utilisent les hommes politiques et les médias pour discréditer des personnes et des pays avec lesquels ils sont en désaccord. On y est tous confronté, même les hommes d’État.
La semaine dernière, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a relaté sur son compte Twitter une fausse information, sans le savoir, sur un professeur algérien qui aurait reçu un Nobel en médecine. La photo postée sur les réseaux sociaux s’avère alors être une vieille photo prise en 2014 du professeur en question, mais recevant une distinction d’une université américaine et non pas le Prix Nobel. Les fake news, terme universel qui se définit comme une histoire dont les faits sont faux, ont fait leur apparition en Algérie en 2015, avec la résurgence des réseaux sociaux et l’explosion de l’Internet mobil (3G et 4G). Des milliers d’informations et d’histoires se racontent chaque seconde sur le net ; cependant, ça peut avoir des conséquences désastreuses. «Des personnes malintentionnées, en l’occurrence des agences de services de renseignements étrangers, des partis politiques, des groupes de l’opposition, des escrocs, des association de criminels… ont à leur disposition des outils très perfectionnés qui leur permettent de faire circuler de fausses informations à partir de la publication d’une image et répandre ainsi des rumeurs», explique Karim Khelouiati, expert en TIC, hier, au Forum du Courrier d’Algérie.
«Le problème est que la majorité des Algériens sont nouveaux sur les réseaux sociaux et n’ont pas encore cette culture de l’Internet», a ajouté Khelouiati, qui souligne que la gravité des Fake news réside dans le fait que les internautes croient tout de suite à ce qu’ils voient. «Surtout, ils ne connaissent pas la source de la photo ; est-ce qu’il s’agit d’un petit enfant qui postait des photos à partir de sa chambre à coucher, ou peut-être d’un département de renseignements étranger spécialisé dans la propagande ? Et c’est ce qui fait beaucoup de mal en Algérie», estime Khelouiati. Mais cet expert, qui dirige également la société Koo Teo, qui travaille depuis 2012 sur l’intelligence artificielle et la veille technologique pour le compte de nombres d’institutions étatiques, note une prise de conscience des Algériens, qui commencent à se sentir un peu préservés de ces histoires de Fake news. «Il m’arrive souvent de voir quelqu’un au café dire : “Oh ça, mais c’est du photoshop !”. Même si je ne suis pas tout à fait d’accord sur le terme. photoshop est un outil comme tous les autres. Dès que tu leur fais voir un truc, les gens s’en doutent, car on s’est fait bien taper sur les mains», indique Khelouiati. Pourtant, débusquer des fake news n’est pas aussi difficile que cela, beaucoup de logiciels permettent aujourd’hui la certification de l’authenticité des images mises en ligne. « Il y a, par exemple, Google Image… On peut utiliser le moteur de recherche Google pour retrouver la source d’une image en glissant directement l’image depuis l’ordinateur dans la barre de recherche. Cela s’est produit le jour où la France a remporté la coupe de monde, 5 secondes seulement ont suffit pour prouver qu’il s’agit d’une fausse image», souligne Khelouiati. Un autre logiciel encore plus efficace : «C’est ce que propose le site fotoforensics.com. Celui-ci passe une photo au crible à la recherche d’informations supplémentaires : y a-t-il une indication sur le nom du photographe ? La photo est-elle passée par un logiciel de retouche ?», soutient l’expert en TIC. Ce dernier prévient, toutefois, que Facebook rend impossible la traçabilité de toute image publiée sur son réseau, en la modifiant et supprimant ses données Exif, ce qui pousse des organismes de veilles étatique à créer des pages sur Facebook et à publier un démenti dès qu’une fausse image compromettante est postée.
Hamid Mecheri

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