Après avoir observé un rassemblement devant la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, mercredi dernier, pour dénoncer la situation de crise, dont laquelle s’enfonce le groupe médiatique pour lequel ils travaillent, les journalistes et assimilés de la presse des «Temps Nouveaux», se sont mobilisés à nouveau, hier, devant le siège de l’entreprise à Hydra (Alger). Ce groupe, propriété de Ali Haddad, détient deux chaines de télévision (Dzair TV et Dzair News) et deux journaux, Le Temps d’Algérie (francophone) et Waqt El Djazair(arabophone).
Ainsi, les travailleurs du groupe n’ont pas perçu leurs salaires depuis pas moins de trois mois déjà. Aussi, plusieurs d’entre eux pourraient se retrouver au chômage dans les jours à venir, soit juste après la fermeture de la chaîne satellitaire « Dzair News » qui arrêtera la diffusion de ses programmes dès le 25 juin prochain. Ils veulent tous garder leurs emplois mais les conditions financières actuelles ne semblent, malheureusement pas, le leur permettre.
Au cours de ce rassemblement, Smail Saddoune, journaliste et animateur des émissions économiques, nous a résumé la situation actuelle du groupe, hier, lors d’une « journée porte ouverte ». Il dira que « la situation est désormais pitoyable. Ce sont des cumuls administratifs et professionnels de plusieurs années. On parle d’une mauvaise gestion qui a durée pendant au moins les cinq dernières années. Je pense que le Groupe est tombé dans une situation de crise à cause des dettes d’Algérie Télécom, de budget de fonctionnement ou encore les dettes du satellite « Nil Sat ». Notre groupe a toujours fait partie du groupe industriel ETRHB qui est, lui aussi, très mal géré », a-t-il souligné.
« On a jamais eu une autonomie financière. Et pourtant le groupe n’a jamais souffert sur le plan financier dans le passé. On a eu un peu de publicité, que ce soit dans l’audiovisuel ou dans les deux quotidiens du groupe. Les dettes du groupe « Le temps d’Algérie » avoisinent les 80 milliards de DA. Et je suis quasiment sûr que l’administration n’a aucune solution entre les mains pour payer toutes ces dettes. La seule solution réside dans la vente du groupe afin que les nouveaux propriétaires puissent sauver ce qui en reste», témoigne ce journaliste qui a déjà quitté ses fonctions après plus de cinq années de service au sein du même groupe.
De son côté Kamel Djefal, journaliste et animateur télé dira que « l’avenir de plus de 400 salariés est en jeu. Il n’est pas possible, du jour au lendemain, que le Groupe ferme ses portes. Si on commence par la fermeture d’une chaîne, il viendra le jour ou tout le groupe baissera rideau. Le groupe médiatique est menacé de disparition dans quelques jours », souligne notre confrère.
Et à lui de poursuivre que « depuis le début, nous avons eu l’intention de bâtir un groupe médias professionnel qui servira les intérêts du pays et suivra la voie du professionnalisme avec une ligne éditoriale équilibrée.» Kamel Djefal assure que «les responsables refusent les départs volontaires des travailleurs, car ils doivent les indemniser. Ils nous disent qu’il y a trois solutions : soit la liquidation judiciaire, soit espérer l’arrivée d’un repreneur, soit attendre que l’ETRHB le reprenne pour pouvoir y injecter un peu d’argent pour payer les travailleurs. »
Pour sa part, journaliste polyvalente, Farida Hamdi, nous a expliqué que «personne ne veut la fermeture du groupe, après des années de labeur, nous souffrons de cette crise depuis quelques temps déjà. Pire encore, notre chaîne souffre depuis sa création de la mauvaise gestion », assurant que « l’absence du contrôle des gestionnaires nous a conduit droit au mur. D’ailleurs, mêmes nous, journalistes et autres techniciens, ne savons rien de ce qui s’est passé au niveau de l’administration. Je n’aime pas tirer sur les ambulances, vu qu’Ali Haddad, le propriétaire du Groupe, est aujourd’hui en prison. Mais je dirais que l’administration a très mal géré un groupe qui aurait pu rivaliser avec de grandes chaînes d’information. Ils doivent assumer leurs responsabilités, même le fait qu’il est trop tard pour réagir dans les temps morts», nous a-t-elle confié.
Med Wali
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