Les activités de la forêt récréative « Ghaba Parc », dans la région de Kissir (JIjel), ont été suspendues par les services de la wilaya pour « non-respect du cahier des charges par l’investisseur », a indiqué lundi le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG), Zoheir Benhala.
Lors d’une conférence de presse animée avec d’autres responsables locaux au siège de l’APW,M. Benhala a affirmé que « Ghaba Parc n’a pas été fermé comme cela a été propagé, mais fait l’objet d’une suspension de ses activités jusqu’à la levée des réserves signalées par la commission technique de wilaya chargée du suivi du projet ». « Plusieurs insuffisances ont été relevées au niveau de cette structure touristique, située à l’entrée Ouest de la ville de Jijel, et des réserves ont été enregistrées et communiquées à l’investisseur avant de lui adresser des mises en demeure de suspension des activités en septembre passé », a précisé le DRAG. L’une des plus importantes réserves enregistrées, a-t-il dit, « est la location de locaux et de kiosques au niveau de la forêt à des personnes qui ont obtenu
des registres de commerce à leurs noms, transformant cet investissement en un espace commercial plutôt qu’en espace de promenade et de détente comme cela est prévu par le cahier des charges ». Selon le même cadre, l’investisseur n’a pas obtenu également l’autorisation légale d’ouverture de cet espace « en raison du non-achèvement de certains travaux relatifs à la sécurité des visiteurs, dont un second parking pour 500 véhicules et son raccordement au premier parking de 300 véhicules par un passage surélevé sécurisé ». M. Benhala a ajouté que « l’investisseur a ouvert la forêt récréative à titre d’essai sans aucune autorisation, alors que le taux d’avancement des travaux ne dépasse pas 20 % (7 ha sur 40) pour un montant de 500 millions DA sur un total de 2,67 milliards DA ». Le même responsable a également fait état de l’absence de réalisation d’une salle de soins, prévue dans le cahier des charges, pour apporter les soins nécessaires aux visiteurs en cas d’accident, d’une pépinière, d’une école environnementale, d’une piste cyclable, d’une station de loisirs aquatiques et d’autres pistes sportives stipulées dans le cahier des charges. Il a affirmé, par ailleurs, que les services de la wilaya « sont disposés à accompagner l’investisseur pour poursuivre son projet à condition de lever les réserves enregistrées par la commission technique et montrer son intention de parachever le projet en engageant les travaux des diverses structures prévues par le cahier des charges ». De son côté, Derag Benaïssa, inspecteur de wilaya du travail, a indiqué que ses services ont établi 10 procès-verbaux d’infraction au niveau de « Ghaba Parc » avec le recensement, en juin dernier, de 30 travailleurs seulement, alors que l’investisseur devait en employer 250. L’inspecteur du travail a également fait état de neuf travailleurs non-déclarés aux services de la sécurité sociale, en plus d’infractions liées au recrutement direct sans passer par l’antenne locale de l’Agence nationale de l’emploi, le dépassement du volume horaire de 40 heures de travail par semaine et l’absence des moyens de sécurité pour les travailleurs. De son côté, le représentant de la direction des travaux publics a indiqué que l’investisseur n’a pas levé la réserve relative à la sécurité des visiteurs de la forêt, située à côté d’une voie de contournement pour les poids lourds avec une pente de 10 %, ce qui constitue, selon lui, un véritable danger pour les visiteurs des lieux. « Ghaba Parc » fait partie de sept projets de forêts récréatives proposés par la conservation des forêts de la wilaya de Jijel, dans le cadre d’un appel d’offres national émis en 2018.