Finaliste de la dernière Ligue des champions, l’Inter Milan n’a pas tardé à désigner le successeur de Simone Inzaghi. Le Roumain Christian Chivu, ancien défenseur du club et figure respectée, revient à la maison pour entamer une nouvelle aventure sur le banc. Un choix aussi sentimental que stratégique.
À peine le temps de digérer la lourde défaite face au Paris Saint-Germain (5-0) en finale de la Ligue des champions que l’Inter Milan a déjà tourné la page. Le départ précipité de Simone Inzaghi a laissé un vide sur le banc nerazzurro, vite comblé par un visage bien connu des supporters : Christian Chivu. L’ancien défenseur roumain, passé par le club entre 2007 et 2014, devient officiellement le nouvel entraîneur de l’équipe première pour une durée de deux saisons, jusqu’en juin 2027. Chivu n’est pas un inconnu pour la direction intériste. Après avoir raccroché les crampons, il s’est rapidement reconverti au sein du club lombard. Des U14 jusqu’à la Primavera, il a gravi les échelons avec patience et efficacité, forgeant son identité de coach dans l’ombre. Son sacre avec l’équipe réserve, championne d’Italie U19, a marqué une étape clé. Il a ensuite prouvé sa valeur en maintenant Parme en Serie A, une performance qui a renforcé sa crédibilité. Alors que le club avait exploré d’autres pistes, les options alternatives se sont évanouies. Cesc Fabregas, convoité pour son travail à Côme, a décliné l’offre. Patrick Vieira, de son côté, a préféré poursuivre sa mission au Genoa. Ce jeu de chaises musicales a fini par recentrer les regards sur Chivu, favori discret mais constant. Sa connaissance du club, son attachement aux valeurs de l’Inter et son parcours formateur ont fini par convaincre les dirigeants.
Sur son site officiel, le club milanais a publié un message fort : « Il y a des vies qui savent affronter les difficultés et repartir plus fortes. Cristian Chivu entame une troisième vie à l’Inter, cette fois comme entraîneur. » Un message symbolique, qui souligne le lien affectif entre l’homme et le club. Car Chivu incarne bien plus qu’un simple choix technique : il est la mémoire vivante d’un Inter conquérant, celui du triplé historique de 2010. La tâche sera pourtant lourde. Le traumatisme de la finale perdue face au PSG reste vif, et le public exige un retour immédiat au sommet. À Chivu désormais de donner une nouvelle impulsion à un groupe talentueux mais marqué par la récente désillusion. Son défi est clair : reconstruire sur les ruines d’un rêve brisé, sans perdre l’ADN d’un club qui ne tolère pas l’échec.
Chivu, l’enfant de l’Inter, est-il prêt à en devenir le guide ?
Mohamed Amine Toumiat