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Intensification des combats en Libye

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La réunion du dialogue inter-libyen, fixée, pour le 5 janvier prochain, par Bernardino Leon, patron de la Mission des Nations unies pour la Libye, s’articulera autour d’une «feuille de route» acceptée par les parties libyennes concernées par ce dialogue. Si, sur le plan politico-diplomatique, il a été question de l’annonce de la date de la réunion des acteurs libyens, et de quelques points inscrits sur la feuille de route, qui amorceront le dialogue inter-libyen, sur le terrain les violences et les affrontements se poursuivent. De violents combats se sont produits, hier, près du terminal pétrolier d’Al-Sedra, à l’est du pays, après l’attaque meurtrière menée, la veille, jeudi, par les groupes islamistes extrémistes, causant plus de 20 victimes. Ces derniers jours, notons-le, les milices armées ont accentué leurs attaques pour enregistrer des avancées sur le terrain, et prendre le contrôle de la région stratégique, appelée, «Croissant pétrolier». Sur un autre plan, et en lien avec la situation chaotique dans ce pays, avant les annonces précitées du responsable onusien, l’Union africaine et les pays voisins de la Libye ont tenu respectivement des réunions, de haut niveau, en vue de consolider le processus de règlement de la crise libyenne, par le dialogue inter-libyen. Il s’agit, pour rappel, des deux rencontres tenues, respectivement à Addis-Abeba pour l’Union africaine, et celle de Khartoum des pays voisins à la Libye. À propos de la feuille de route, autour de laquelle s’articulera le dialogue inter-libyen, le président du Conseil de sécurité n’en a dévoilé que quelques points de son contenu. Selon l’ambassadeur tchadien, Cherif-Mahamat Zene, -son pays assure en cours la présidence tournante du Conseil de sécurité (CS)-, le document en question porte sur «trois points» suite à ses consultations à huis clos avec les membres du CS de l’ONU. Il sera question de discussions pour la «constitution d’un gouvernement d’union nationale» lequel a précisé, mardi dernier, Mahamat Zene «serait composé de représentants des deux camps». Il est à craindre de voir les appels lancés à l’adresse des belligérants les exhortant de «cesser le feu immédiatement, et de s’engager dans un processus de dialogue» rester inaudibles sur fond des objectifs escomptés par le rôle des milices islamistes extrémistes, en Libye et aussi hors des frontières de ce pays. Cependant, le chaos anarchique qui s’est emparé du pays, avec la profusion de milices islamistes radicales, faisant la loi, chacune dans son fief, en usant du langage des armes, alimentent et encouragent le retour au premier plan des velléités séparatistes dans ce pays, pourtant enterré par le projet du défunt leader libyen, Omar El-Mokhtar, qui a réussi, en ses temps à rassembler les Libyens. Les Libyens et bon nombre d’observateurs de la scène régionale et internationale craignent le pire pour l’avenir du pays, si le dialogue inter-libyen venait à être torpillé, de l’intérieur libyen comme de l’extérieur, ceux qui préfèrent l’usage des armes et la force que l’action politique et des efforts diplomatiques. Les combats se poursuivent entre les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale et les milices islamistes extrémistes, dont le groupe « Fajr Libya ». Le bilan des victimes et des blessés s’alourdit de jour en jour, notamment celui des victimes civiles. Les forces loyales au général à la retraite, Khalifa Haftar, et à Abdallah al-Theni, Premier ministre, reconnu par la communauté internationale, tentent de reconquérir les villes, notamment les deux plus grandes du pays, Tripoli et Benghazi, tombées, depuis l’été dernier, aux mains des milices islamistes. Les heurts débutés, lundi dernier, dans le bastion des milices à Lithi, se poursuivent, ainsi que les affrontements qui se déroulent, depuis plus de deux mois, à Sabri. La Mission d’Appui des Nations unies en Libye a adressé des invitations aux protagonistes au dialogue inter-libyen, prévu le 5 janvier prochain, et a exclu, faut-il le noter, les chefs des groupes armés qui s’affrontent avec les unités de l’armée. Par ailleurs, l’ONU a encore une fois exprimé ses inquiétudes sur les violations des droits de l’homme, en Libye, notamment dans l’est du pays où les combats font rage, faisant «des centaines de morts en deux mois, et 400 000 déplacés depuis mai dernier», selon l’ONU. Pour l’institution onusienne, les civils libyens «sont les victimes d’assassinats ciblés, de déplacements forcés et vivent dans des conditions humanitaires graves, alors même que les combats s’intensifient», lit-on dans le nouveau rapport onusien, rendu public mardi, sur la situation des droits de l’homme dans ce pays. Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a mis en garde toutes les parties impliquées dans le conflit qu’elles seront tenues pour responsable de toute violation des droits de l’homme, commise pendant les combats. Il a exhorté par la même occasion «tous ceux qui sont en position d’autorité, en Libye, à déclarer publiquement que les actes assimilables à des violations et abus des droits de l’homme ne seront pas tolérés». De son côté, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et patron de la Mission onusienne pour la Libye, Bernardino Léon, a appelé «tous les dirigeants politiques et militaires libyens à s’engager, de toute urgence, dans un véritable dialogue politique visant à faire sortir la Libye de la crise actuelle».

Karima Bennour

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