Aux abois depuis la révolution pacifique du mouvement populaire sorti le 22 février historique, revendiquant un changement radical du système et après un silence qui aurait duré neuf mois, le Parlement européen se réveille de sa léthargie à la veille du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain, après avoir prédit en coulisse que l’Algérie «va sûrement» basculer dans la violence et le chaos. Mais il n’en fut rien !
Aujourd’hui, il se redécouvre, comme à l’accoutuméé, un ardent défenseur des droits de l’homme et fustige l’Algérie dans un débat parlementaire. Est-ce un hasard de calendrier, ou bien une volonté délibérée pour « parasiter » le processus électoral et par ricochet l’élection présidentielle qui verra les Algériens élire leur nouveau président ? La riposte des hautes autorités du pays ne se fait pas attendre, elle est cinglante et sans appel : pas d’ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie, relayés par le gouvernement, le commandement de l’Armée nationale populaire, la classe politique et le peuple algériens dans son ensemble: non à l’ingérence étrangère quelque soit sa forme, ont clamé les citoyens haut et fort à la face des caméras de télévisions.
Donc, le Parlement européen, dans sa discussion sur le cas « Algérie », la condamne pour non-respect des libertés individuelles et les droits de l’homme et autres fourre-tout. Est-ce un hasard, si les provocations de l’institution législative européenne visent cette même Algérie, celle que nous voulons, celle de tous les combats anticolonialistes, anti-impérialistes, celle qui, à l’heure actuelle, est confrontée au défi de relever le pays et de le reconstruire et réinsuffler les valeurs du progrès et de liberté ? Est-ce un hasard, si ces coups portés maintenant à l’Algérie en pleine campagne électorale présidentielle ne sont là que pour la desservir ?
Voilà bientôt plus d’un demi siècle que ces politiques européens par leur idéologie, se déchaînent contre l’Algérie, calomnient son héritage révolutionnaire et à leur tête la France, criminalisent les révoltes dès qu’elles ne sont pas pro-système ou manipulables. Telle est la ligne de la France, tel est le dogme des pays occidentaux, hier pays colonisateurs et impérialistes. Quelle est donc cette liberté dont parle brusquement le Parlement européen, le porte-parole des oligopoles financiers et autres marchands d’armes ? Est-ce la portée espérée du débat démocratique au sein de ce parlement ? Pas si sûr que ça ! S’agit-il de défendre la liberté d’un système qui continue à observer son silence complice sur les exactions de l’armée israélienne sur les Palestiniens et les cris des enfants déchiquetés de Gaza, tout comme le ddépècement de la Syrie, l’effondrement et le chaos libyen, la guerre au Yémen ?… etc.
Le Parlement européen ne dit rien ou presque sur les innombrables victimes des guerres qui mutilent le monde arabo-musulman depuis la guerre du Golfe. Ce sont ces puissances qui sont dans une logique de guerre militaire permanente, ce sont ces dirigeants atlantistes de tout bord qui veulent maintenir l’ordre si violemment inégalitaire qu’ils imposent au monde et ont besoin de se retourner contre les peuples du Sud. Combien d’erreurs va-t-on reconnaitre après-coup ? Le Parlement européen veut-il encore plus de sang, plus de ruine et plus de misère des peuples opprimés?
Voilà les véritables desseins des parlementaires européens, mais l’Algérie n’accepte jamais de « tutorat » étranger sur sa souveraineté arrachée de haute lutte durant la Guerre de libération nationale de Novembre 54. L’Algérie rejette également toute immixtion directe ou indirecte dans ses affaires internes. Elle est unie par son peuple, son Armée et ses institutions et elle demeure une et indivisible. En un mot comme en mille : L’ingérence du Parlement européen dans les affaires internes de l’Algérie est sidérante ! Hallucinant !
Mâalem Abdelyakine