Une année est passée, jour pour jour, des élections présidentielles du 17 avril 2014. Le président Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat avec 81,53% des voix. Le 19 janvier 2014 était le dernier délai pour la convocation du corps électoral.
Le 22 février 2014, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, officialisait la candidature du président sortant. Le 5 mars 2014, dernier délai pour le dépôt des dossiers, 10 candidatures ont été enregistrées auprès du conseil constitutionnel, qui en valide six le 14 mars 20143; la campagne avait débuté le 23 mars. Le 17 avril 2014, au soir du scrutin, le ministère de l’Intérieur annonce un taux de participation de 51,7 %. Après une année, l’heure est au bilan pour certains. Beaucoup d’événements se sont déroulés durant cette période qui a été marquée par une conjoncture très spéciale surtout côté économique.
Chute des prix du pétrole, les mesures du gouvernement
Juste deux mois après les élections présidentielles de 2014, une malédiction est tombée sur l’économie nationale : celle de la chute des prix du pétrole. Ce dernier qui avait dépassé les 110 dollars le baril, ont baissé de 50%.
L’année 2015 risque d’être agitée encore plus que 2014 pour l’économie en Algérie. Avec la chute des cours du pétrole de façon durable, le gouvernement est en train de revoir sa politique suivant les instructions du président Bouteflika. L’économie algérienne dont les revenus sont presque exclusivement tirés des recettes des exportations d’hydrocarbures, pourrait connaître de fortes turbulences en 2015. Si pour le moment le gouvernement tente d’apaiser les inquiétudes réelles de la population, un certain nombre de mesures, qui ont été prises démontrent que le gouvernement veut à tout prix réussir à faire face à cette situation. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a d’ores et déjà prévenu que pour cette année l’embauche de fonctionnaires serait gelée et qu’aucun recrutement ne serait possible avant 2016, peut-être plus tard. Il faut dire que la fiscalité pétrolière compte pour plus de la moitié du budget de l’État, qui risque d’être sérieusement entamé les prochains mois. Réduire les importations, promouvoir les exportations en développant l’industrie locale. Mais ce n’est pas tout, le chef du gouvernement a également affirmé que tous les chantiers qui ne sont pas urgents allaient être reportés à une date ultérieure, comprendre quand l’économie ira mieux. Le président de la République en personne a tenté d’anticiper une crise profonde en avertissant les Algériens que les conséquences de la chute des cours du pétrole auront des conséquences imprévisibles.
Tripartite : suppression du 87 bis en septembre 2014
Tout le monde attendait avec impatience la tenue de la tripartite en septembre 2014. La décision d’abrogation de l’article 87 bis, de la loi sur les relations de travail prise par le Président de la République, et qui prend effet à partir de janvier 2015, a fait là, une de tous les médias. La relance de l’investissement et le pacte économique et social ont été parmi les principaux sujets abordés. Un acquis pour les fonctionnaires, 4 millions de travailleurs seront touchés par les augmentations. D’autres ont mis l’accent sur le retour du crédit à la consommation. Les participants à la rencontre tripartite se félicitent du rétablissement du crédit à la consommation et la protection de la production nationale appelant à la mise en place d’un dispositif réglementaire pour le début de l’année 2015. D’autres ont mis en exergue, le fait que le comité de suivi du Pacte économique et social de croissance s’est penché sur plusieurs thématiques, liées au développement de l’entreprise et à l’encouragement de l’investissement.
Le projet de loi de finances pour 2015 adopté en octobre 2014
L’Assemblée Populaire Nationale a voté le 29 octobre 2014 le projet de loi de finances pour 2015 (PLF 2015). Le PLF 2015 se fonde sur une hypothèse de croissance à 3,4%, dont 4,2% hors hydrocarbures et une prévision d’inflation à 3% (3,5% en LF 2014). L’hypothèse de prix de marché du baril est fixée à 90 USD tandis que son prix de référence fiscal a été maintenu à 37 USD (la fiscalité pétrolière recouvrée au-delà de ce prix de référence étant versée au fonds de régulation des recettes (FRR), qui devrait atteindre
4 429,3 Mds DZD fin 2015). Les hypothèses visent également un taux de change de 79 DZD pour 1 USD (contre 80 en LF 2014) et anticipent une progression des importations de biens de 4,5% ainsi qu’une augmentation des volumes de produits hydrocarbures exportés de 3,7%.
Le PLF 2015 prévoit une augmentation des dépenses de 15,7%, à 8 858,1 Mds DZD, dont 4 972,3 Mds DZD pour les dépenses de fonctionnement (+5,5%) et 3 885,8 Mds DZD pour les dépenses d’équipement (+32,1%). Les prévisions de recettes font apparaître une augmentation de +11% par rapport à la LF 2014, à 4 684,6 Mds DZD, dont 2 961,7 Mds DZD issus de la fiscalité ordinaire (+12,1%) et 1 722,9 Mds DZD issus de la fiscalité pétrolière (+9,2%).
Le déficit global du trésor (avant compensation par le FRR) s’établirait ainsi à -20,1% du PIB (-4 173,4 Mds DZD) contre -18,1% en LF 2014. Le FMI prévoit pour sa part un léger déficit réel de -2,5% du PIB.
Le soutien du gouvernement au lancement d’usines de préfabrication de logements
Le logement a été l’un des principaux points retenus dans le programme du président Bouteflika. 2014 a connu le lancement de plusieurs projets dans ce secteur sans oublier l’éradication des bidons-villes. Et Suivant les instructions du président de la République, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, M. Abdelmadjid Tebboune a fixé comme priorité d’augmenter sensiblement l’offre nationale de logements avec un objectif de 120 000 unités par an selon des critères de qualité, de durabilité et de solidité. En ce sens, une enveloppe de 17 Mds DZD a été accordée à la Société de Gestion de Participation de l’Etat Indjab (SGP-Indjab) pour financer la réalisation de cinq usines de préfabrication de logements d’ici le premier semestre 2015. Quatre d’entre elles seront implantées dans les villes suivantes : Alger (centre), Annaba (est), pour laquelle une entreprise française est impliquée, Oran (ouest), Biskra (sud-est). Une cinquième est prévue dans la wilaya de Béchar (sud-ouest). La capacité de production annuelle de chacune de ces usines, réparties sur l’ensemble du territoire algérien, devrait atteindre entre 2 000 et 5 000 logements préfabriqués.
Ines B.