La collusion entre le Makhzen et les réseaux terroristes et du crime organisé est établie et les preuves de cette entreprise de déstabilisation des pays du nord de l’Afrique et du Sud de l’Europe, sont nombreuses.
Il ne se passe pas un jour sans que des réseaux, notamment de narcotrafic, sont démantelés dans un des pays du Maghreb, en France, en Italie ou en Espagne et les investigations des services de sécurité établissent toute la mise en cause du makhzen dans ces affaires. Il est connu que les services secrets marocains, en collusion avec le Mossad israélien, sont lancés dans une véritable tentative de casse des pays qui soutiennent la cause palestinienne ou qui sont contre toute initiative de normalisation avec l’État hébreu ou volonté de l’absoudre de ses crimes. Pour le cas de l’Algérie, il y a quelques années, le Makhzen n’a cessé de tenter d’inonder le pays de drogue. Il réservait une grande partie de sa production de résine de cannabis à l’exportation vers l’Algérie via les réseaux maffieux et du crime organisé. Durant la décennie noire et quelques années plus tard, la drogue « Made in Morocco » était en vogue parmi la masse de consommateurs algériens. Profitant de la mobilisation des services dans la lutte contre le terrorisme, les réseaux de trafiquants de drogue avaient réussi à tisser des complicités qui leur permettaient de faire franchir les frontières à leur drogue avec le risque zéro. Pire, elle se permettait même de voyager à l’intérieur du pays en utilisant les pistes du Sud peu gardées. L’étau des services de sécurité, le démantèlement de plusieurs réseaux et l’arrestation de plusieurs barons avait «cassé» le dispositif sur lequel s’appuyait le Makhzen pour déstabiliser notre pays. Quelques années plus tard, des laboratoires installés dans les régions sud du Maroc, spécialisés dans la production de drogue de synthèse et de psychotropes, ont pris le relais pour poursuivre le travail de sape. Curieusement, depuis quelques mois, la cible des narcotrafiquants sont les jeunes et, poussant leur esprit criminel, les concepteurs de la narco-guerre », ont ciblé même les petits écoliers algériens pour tenter de produire des générations de dépendants. Il y a moins d’un mois, les services de sécurité avaient démantelé, à Oran et Maghnia, un réseau qui s’apprêtait à inonder le marché de psychotropes présentés sous la forme de bonbons que pouvait écouler n’importe quel épicier du coin. Ce subterfuge n’a pas échappé à la vigilance des services de sécurité qui ont mis la pression sur les réseaux. Ce qui renforce cette hypothèse est encore la récente arrestation, à Sidi Bel-Abbès, d’une jeune femme en possession d’une quantité d’un kilogramme de cocaïne qu’elle s‘apprêtait à écouler dans le milieu estudiantin. Cette dernière, qui avait fait un récent séjour au Maroc, a affirmé aux enquêteurs que son fournisseur est un individu installé dans ce pays.
L’Algérie, un pays de destination et non pas de transit
C’est la preuve formelle que notre pays n’est pas perçu comme une simple voie de passage de la drogue vers l’Europe. Aujourd’hui il est la cible numéro un et il est vu comme un marché qui pourrait, à la longue, profiter, une fois déstabilisé, aux desseins du Makhzen et son parrain le Mossad. Lors de son arrestation dans la région de Merine, au sud de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, la femme, âgée de 26 ans, était accompagnée d’un adolescent sur lequel une quantité de 7 grammes de cocaïne et de psychotropes a été trouvée. Au cours de l’enquête la mise en cause a dénoncé ses complices dont son fournisseur résidant au Maroc. L’analyse, par les policiers, des appels téléphoniques ont prouvé l’implication d’autres personnes, dont un homme connu dans la ville de Merine. La perquisition de son domicile à Oran a permis de saisir un kilogramme de cocaïne, en plus d’une somme de 300 millions de centimes provenant du produit de la vente de drogue. Dans leurs investigations, les policiers ont établi que le groupe criminel avait l’intention d’écouler cette marchandise à l’intérieur du campus universitaire de la wilaya.
L’autre affaire qui pourrait renseigner sur les tentatives du Makhzen d’user de tous les sales coups pour déstabiliser notre pays a été traitée il y a environ deux mois quand un tribunal à Sidi Bel-Abbès, avait condamné plusieurs individus, d’origine marocaine, qui avaient usurpé la nationalité algérienne. Ces derniers avec la complicité d’un agent des services de la commune ayant accès au fichier d’état civil leur avaient délivré de faux documents qui leur ont permis d’obtenir la nationalité algérienne. C’est dire que le Maroc, qui vient d’être élu à la présidence de l’Office international de contrôle de stupéfiants (OICS, un organe dépendant de l’ONU), prouve qu’il va causer un grave préjudice à cette instance, car on voit mal comment le premier baron de drogue au monde pourrait muer pour devenir le premier agent de lutte contre sa prolifération.
Slimane B.