Pour combler l’écart entre une solution à la crise politique et le respect de la Constitution et la revendication du mouvement populaire pacifique demandant depuis les mobilisations des vendredis, dont le 11ème hier, pour le changement du système politique en place, l’ex-chef de gouvernement Ali Benflis, président de Talaïe El Hourryet, propose et soutient l’initiative de dialogue lancée, mercredi dernier, par le chef de l’état-major de l’Institution militaire, Gaïd Salah. Appelant à engager un dialogue pour sortir de la crise politique, à laquelle est confronté le pays, Ahmed Gaïd Salah s’est dit, pour rappel, «convaincu qu’adopter le dialogue avec les Institutions de l’État est l’unique moyen pour sortir de la crise», a-t-il soutenu mercredi dernier. Dans sa réaction, au lendemain de cet appel, Benflis a plaidé pour le dialogue, y voyant «l’essence de l’action politique responsable et constructive» mais aussi, poursuit-il, «le moyen privilégié à employer pour résoudre la crise». Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, Benflis a souligné que «l’inévitabilité du dialogue est une idée et une conviction partagées de tous et nul ne doute de son extrême nécessité et son urgence absolue face à la crise et au danger exceptionnel que vit notre pays», précisant que «l’enjeu de ce contexte décisif consiste à activer ce dialogue» en créant, a-t-il indiqué «toutes les conditions nécessaires pour son aboutissement». Pour le parti de Benflis, ce qui est plus clair, selon ses membres «c’est que notre pays est confronté à une crise politique, constitutionnelle et institutionnelle, mais ce qui est plus évident et dangereux » estime- t-il, «est l’impasse totale qui empêche la recherche d’une solution à la crise». Selon Benflis, «la priorité la plus urgente dans ces heures cruciales est de surmonter ce blocage» et ce «en dégageant la voie à un consensus sur le contenu de cette solution». Pour le parti Talaïe El-hourryet «l’impasse est le résultat d’un conflit de profonde divergence et d’un éloignement clair entre un processus fondé sur l’application littérale et exclusive de l’article 102 de la Constitution» et des revendications légitimes, poursuit-il, «exprimées par la révolution démocratique pacifique dans laquelle vit le pays». Et c’est dans ce contexte que Benflis juge qu’il est «urgent de surmonter cette contradiction et divergence entre le processus prôné actuellement et les aspirations publiques insistantes». Pour Benflis, chaque dialogue prometteur et sérieux ayant pour objectif de trouver «une solution rapide et efficace » à la crise doit avoir pour thème central et raison d’existence, «de combler cette divergence et contradiction», suggère-t-il, sans pour autant mettre en évidence, la nature et le contenu de la divergence de fond dont il fait part. Pour l’ex-chef du gouvernement, le dialogue en question, «avec ces caractéristiques et qualités requiert des interlocuteurs honnêtes et crédibles, et recommande aussi d’identifier clairement son cadre et désigner les objectifs escomptés» a-t-il tenu à préciser.
Hamid Mecheri