Il avait qualifié la LFP de simple boîte aux lettres, contestant par là-même les prérogatives de cette instance, non sans démissionner de son poste de vice-président de la structure qui gère les championnats des deux premières ligues professionnelles.
C’est de Abdelkrim Medouar qu’il s’agit, le désormais ex-président de l’ASO Chlef, qui a été, et comme on pouvait s’y attendre, élu à la tête de la LFP jeudi après avoir remporté la majorité des voix des membres de l’assemblée générale élective. Il devient ainsi le deuxième président de cette instance depuis sa création en 2011, succédant à Mahfoud Kerbadj, démis de ses fonctions par la FAF en janvier passé. Tout le monde s’interroge à présent sur ce qui aurait changé à la LFP pour que Medouar, qui avait claqué la porte il y a quelques années, revienne, et de surcroît, aux commandes de cette structure footballistique.
Pour l’intéressé, les nouveaux statuts dont vient de se doter la LFP et sur lesquels ont voté les membres de l’assemblée générale il y a quelques semaines seulement, ont permis de définir au mieux les rapports entre cette instance et la FAF.
Mieux, l’assemblée constitutive de la LFP, tenue également il y a quelques semaines, lui a donné de la légitimité, après avoir exercé sans agrément délivré par les services compétents pendant sept années.
Ce n’est pas tout, puisque Medouar, qui s’est exprimé devant les membres de l’AG après l’annonce de sa victoire, s’est engagé pour décrocher davantage de prérogatives à même de lui permettre d’avoir les coudées franches dans l’exercice de sa mission, une mission qui s’avère d’ores et déjà délicate, lui, qui a reconnu d’emblée l’échec de l’expérience du professionnalisme instauré en Algérie lors de l’été 2010.
En tout cas, les membres de l’AG, constituée particulièrement des 32 clubs professionnels, ne s’attendent pas de Medouar de gérer seulement les championnats des deux premiers paliers en confectionnant leur calendrier, mais surtout relancer le professionnalisme sur de bonnes bases.
Et quand on parle de professionnalisme, on parle tout de suite de moyens, or c’est ce qui fait défaut le plus aux clubs, et ce, en dépit des aides consistantes des pouvoirs publics dans le cadre de la politique de l’accompagnement qu’ils ont prônée et qui devrait prendre fin dès la fin de cette année 2018. «L’État a déboursé de grosses sommes d’argent pour accompagner le professionnalisme, mais jusque-là, il s’avère que cet argent est parti en fumée. Pendant huit années aussi, ils sont quatre ministres à défiler au MJS, mais aucun d’entre eux n’a réussi à mener le professionnalisme à bon port. J’espère que l’actuel, Mohamed Hattab, fera l’exception», a encore dit Medouar, qui s’est précipité aussi pour déplorer ce qu’il a qualifié d’injustice en évoquant le fait que certains clubs soient pris en charge par des sociétés publics alors que d’autres souffrent le martyr. Une ‘’injustice’’ qu’il avait déploré même lorsqu’il présidait l’ASO, tout en appelant aujourd’hui les pouvoirs publics à la réparer.
Hakim S.