Depuis 465 jours consécutifs, les forces d’occupation israéliennes continuent de commettre des crimes de guerre à Ghaza, en menant des dizaines de frappes aériennes et de bombardements d’artillerie. Ce siège impitoyable aggrave une situation humanitaire déjà catastrophique, marquée par un manque de ressources et des déplacements massifs de population.
Les sources médicales signalent que ces dernières 24 heures ont été particulièrement violentes, avec deux massacres perpétrés dans le secteur. Dix-neuf martyrs et 71 blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la région. Parmi les victimes figurent cinq martyrs et plusieurs blessés, tombés lors d’un bombardement israélien visant l’école Salah al-Din, qui servait de refuge pour les déplacés dans l’ouest de la ville de Ghaza. D’autres blessés ont été transportés à l’hôpital évangélique après l’attaque d’une maison dans le quartier de Shuja’iya, à l’est de Ghaza. Dans le centre du territoire, les blindés et l’artillerie israéliens ont intensifié leurs tirs en direction du nord-est du camp de réfugiés de Nuseirat, tandis que dans le sud, des navires de guerre israéliens ont bombardé la région d’Al-Azba, à l’ouest de Rafah. En outre, les équipes de la défense civile subissent un blocage forcé de leurs activités, entravées depuis 80 jours dans le nord du territoire, en raison des bombardements incessants. Ce retard dans l’aide humanitaire empêche les habitants restants de recevoir les soins de base. Le ministère des Travaux publics et du Logement de Ghaza a révélé qu’en raison de la guerre menée par Israël depuis plus de 15 mois, plus de 60 % des familles du secteur ont perdu leurs maisons. Le rapport souligne que les destructions sont bien plus graves que celles causées par l’agression israélienne de 2014, et que la magnitude des dégâts actuels dépasse la capacité de toute organisation à y faire face de manière rapide et directe. La Société des prisonniers palestiniens et le club des prisonniers ont annoncé la mort du détenu administratif, Mouattaz Abu Znaid, à l’hôpital israélien de Soroka. Abu Znaid, originaire de Dura au sud de Hébron, a succombé à ses blessures, portant à 55 le nombre de martyrs palestiniens détenus dans les prisons israéliennes depuis le début de la guerre. Ce chiffre reflète le plus grand nombre de victimes parmi les prisonniers depuis 1967, avec 292 martyrs identifiés à ce jour. 233 colons israéliens ont pénétré hier dans la mosquée Al-Aqsa, sous la protection des forces d’occupation. Selon les sources locales, les colons ont déambulé dans les cours de la mosquée, y accomplissant des rituels juifs. Les autorités israéliennes ont renforcé les mesures de sécurité autour de la mosquée, imposant des restrictions aux Palestiniens, particulièrement aux fidèles, à l’entrée du site et dans les environs de la vieille ville d’ElAqsa . Alors que les frappes israéliennes sur Ghaza continuent de faire des ravages, l’ONU et les organisations humanitaires appellent à un cessez-le-feu immédiat. Les habitants de Ghaza et les détenus palestiniens vivent dans des conditions de plus en plus désastreuses. La guerre, la répression et la destruction massive des infrastructures laissent présager une catastrophe humanitaire de grande envergure, dans un contexte où la communauté internationale semble démunie face à l’intensification de ce conflit. Le bureau de presse de Ghaza a également révélé qu’en raison du siège continu depuis 100 jours dans le nord de Ghaza, près de 5 000 martyrs, 9 500 blessés graves et 2 600 Palestiniens ont été arrêtés, en plus des graves violations des conventions internationales. Depuis le 7 octobre 2023, l’attaque israélienne a fait plus de 46 584 martyrs et 109 731 blessés, dont beaucoup sont toujours coincés sous les décombres, hors de portée des secours.
Cinq soldats israéliens tués et plusieurs blessés dans l’effondrement d’un bâtiment à Beït Hanoun
L’armée israélienne a confirmé la mort de cinq de ses soldats et plusieurs blessés à la suite de l’effondrement d’un bâtiment dans la ville de Beït Hanoun, au nord de la bande de Ghaza. Selon les rapports israéliens, l’incident a été provoqué par un missile antichar ayant frappé le bâtiment.
Les médias israéliens ont qualifié cet événement de « drame » et ont pointé la responsabilité du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu. Le site d’information « Hadashot B’zman » a qualifié l’incident de « difficile » et a précisé que trois soldats israéliens demeuraient coincés sous les décombres du bâtiment effondré à Beit Hanoun. Les soldats israéliens impliqués dans cet incident appartiennent à la brigade Nahal, une unité d’élite de l’armée israélienne.
En conséquence, des changements majeurs sont attendus dans les unités israéliennes déployées dans le nord de Ghaza. Un journaliste de la chaîne 14 israélienne a évoqué le remplacement de la brigade Ghaza par la division 162 à Beit Hanoun, en raison de l’échec de cette dernière à gérer la situation. Toutefois, cette réorganisation pourrait être annulée en cas de cessez-le-feu. Parallèlement, les affrontements entre les forces israéliennes et les résistants continuent de s’intenfier dans le nord de Ghaza, en particulier à Beït Hanoun, Beït Lahia et Jabaliya. Selon un communiqué des Brigades Al-Quds, la branche armée du Jihad islamique en Palestine, en collaboration avec les Forces du Martyr Omar Al-Qasim, elles ont bombardé les lignes d’approvisionnement à Netzarim, au sud de Ghaza, avec une série de roquettes. Les Brigades Al-Aqsa, une autre faction palestinienne, ont revendiqué une attaque contre un centre de commandement israélien à Netzarim, en hommage à leur martyr fondateur, Nidal Al-Amoudi. Le porte-parole militaire des Brigades Al-Qassam, Abu Obeïda, a confirmé que les résistants infligeaient de lourdes pertes à l’armée israélienne, avec plus de dix soldats tués et des dizaines d’autres blessés au cours des 72 dernières heures. Cela survient après plus de cent jours d’une offensive israélienne de destruction massive et d’extermination dans le nord de Ghaza, à laquelle la résistance répond par des attaques intensifiées. Abu Ubaida a également révélé que l’armée israélienne dissimule ses véritables pertes et la dégradation de la condition de ses troupes dans le nord de Ghaza, cherchant ainsi à préserver l’image de ses forces armées. Il a salué le courage et les actions des résistants comme un modèle inspirant pour tous les défenseurs de la liberté à travers le monde.
Les forces d’occupation essuient de lourdes pertes
Les combattants de la résistance infligeaient toujours des « pertes lourdes » à l’occupant israélien sur le terrain, en particulier au cours des dernières 72 heures, a affirmé Abou Obeida, porte-parole des Brigades Al-Qassam, après l’annonce par l’armée israélienne d’incidents graves survenus dans le nord de Ghaza, ayant entraîné la mort de nouveaux soldats israéliens. Dans une déclaration à la presse, Abou Obeida a commenté les récentes attaques réussies menées par la résistance au nord de Ghaza : « Après plus de 100 jours de destruction totale et de génocide perpétrés par l’armée de l’ennemi dans le nord de la bande de Ghaza, nos moudjahidines continuent de lui infliger des pertes sévères et de lui porter des coups durs. » Il a ajouté que ces attaques avaient fait plus de 10 morts et de nombreux blessés au cours des dernières 72 heures. Abou Obeïda a prédit la défaite de l’ennemi, soulignant : « L’ennemi sera contraint de se retirer du nord de la bande de Ghaza, humilié et dans la honte, sans réussir à briser la résistance. Le seul succès qu’il a remporté est la destruction, la ruine et le massacre d’innocents». Ces propos ont été tenus après qu’Israël ait reconnu, lundi matin, un incident difficile dans lequel trois soldats israéliens ont été tués et d’autres gravement blessés lors des combats dans le nord de Ghaza. L’incident s’est produit après qu’un groupe de résistants ait fait exploser un bâtiment piégé contre une force militaire dans la ville de Beit Hanoun. Les soldats tués et blessés ont été transportés à l’hôpital « Barzilai » à Ashkelon. Samedi dernier, la résistance palestinienne a tué quatre soldats israéliens et blessé d’autres lors d’une attaque sur les forces israéliennes à Beit Hanoun, en faisant exploser un engin explosif dans un véhicule militaire et en visant également l’ennemi avec un obus antichar. La chaîne israélienne 12 a rapporté que, malgré les « nombreux succès » de la guerre à Ghaza, la menace d’une pénétration du territoire israélien depuis Ghaza reste « présente ». Lors d’une réunion de la « Division Ghaza » de l’armée israélienne, à laquelle ont assisté des responsables de la direction du front sud et des officiers de sécurité des localités israéliennes, des scénarios de menaces ont été présentés. La réunion a abouti à la conclusion que même après 15 mois de guerre, la possibilité d’une pénétration de Ghaza en territoire israélien « reste présente ». Un responsable du renseignement de la division a précisé que bien que la probabilité d’une pénétration de grande ampleur, similaire à celle du 7 octobre, reste faible, il existe toujours une possibilité qu’un groupe venant de Ghaza pénètre en Israël, une menace difficile à éliminer.
Catastrophe sanitaire et environnementale à Ghaza
Les autorités municipales de la bande de Ghaza ont averti de l’imminence d’une catastrophe sanitaire et environnementale, en raison de la pénurie aiguë de carburant. La municipalité de Khan Younès a annoncé l’arrêt du fonctionnement des puits d’eau, des stations d’épuration et de la station de dessalement, en raison de l’épuisement des stocks de diesel. Elle a averti qu’un million et cent mille déplacés et habitants de la ville étaient menacés par la suspension des services de base, surtout avec les intempéries et les vagues de froid. La municipalité de Nusseïrat, dans le centre de la bande de Ghaza, qui sert de refuge à de nombreux déplacés, a également annoncé qu’elle devrait suspendre ses services dans les 48 heures à cause de la pénurie de carburant. La municipalité a appelé les organisations internationales à fournir des carburants pour assurer la continuité des services vitaux. La crise énergétique s’est aggravée la semaine dernière, avec une restriction par les autorités israéliennes des quantités de carburant fournies à Ghaza. Certaines boulangeries de la ville ont déjà cessé leur activité en raison du manque de carburant. Si cette situation perdure, la crise s’intensifiera, aggravant la misère des habitants et des déplacés, avec des risques accrus de maladies infectieuses.
Le coordinateur humanitaire pour les Territoires palestiniens occupés, Maher Hadi, a appelé Israël à mettre fin à son agression contre Ghaza après plus de 15 mois de destruction, afin de préserver l’avenir des enfants de Ghaza et de la région. Lors de sa visite à Ghaza, Maher Hadi a souligné qu’il était impératif de protéger les églises, les mosquées, les civils et toutes les infrastructures civiles, et a insisté sur le fait que seule une fin immédiate de la guerre, par un cessez-le-feu, permettrait de protéger ces vies. Hadi a également souligné que les Palestiniens dans la bande de Ghaza méritaient de revenir chez eux et que sans accès à l’éducation et aux soins de santé, l’avenir de la région serait sombre. Depuis 465 jours, l’armée israélienne poursuit son agression, bombardant des hôpitaux, des immeubles et des maisons civiles, tout en empêchant l’entrée d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant. Cette agression a fait plus de 155 500 martyrs et blessés, dont la majorité sont des enfants et des femmes, en plus de 11 000 disparus, dans l’une des pires catastrophes humanitaires mondiales.
M. Seghilani