La bande de Ghaza continue de s’enfoncer dans une spirale de violence quotidienne, en dépit de l’accord de cessez-le-feu officiellement en vigueur depuis octobre dernier.
Hier encore, plusieurs Palestiniens ont été tués ou blessés par des tirs directs, des frappes aériennes et des bombardements menés par l’armée israélienne à travers différentes régions de l’enclave assiégée, du nord au sud. À Jabalia al-Balad, au nord de Ghaza, les forces d’occupation ont ouvert le feu sur un groupe de civils dans la zone d’Al-Jurn. L’attaque a coûté la vie à Ayyoub Abdel Aayech Nasser, tandis que deux autres personnes ont été blessées. Dans la même localité, des tirs visant des habitations ont fait six blessés supplémentaires, selon des sources médicales, illustrant une fois de plus le ciblage direct de zones résidentielles. Au sud de l’enclave, à l’est de Khan Younès, trois Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, tandis qu’un drone a visé un groupe de civils, entraînant le transfert de trois victimes vers l’hôpital Nasser. L’armée israélienne, toujours déployée dans certaines zones orientales, a également mené des frappes aériennes dans des secteurs qu’elle ne contrôle pas directement, accentuant l’insécurité permanente pour la population. La ville de Ghaza n’a pas été épargnée. Des avions militaires israéliens ont bombardé l’est du quartier d’Al-Tuffah, parallèlement à un pilonnage d’artillerie et à des tirs nourris provenant de véhicules militaires. Dans le centre de l’enclave, à l’est du camp d’Al-Bureij, des témoins ont rapporté des tirs massifs d’armes automatiques contre des maisons palestiniennes, accompagnés de rafales tirées depuis des hélicoptères. Plus au sud, les zones orientales de Rafah ont également été la cible de frappes aériennes, confirmant l’extension géographique des attaques et la poursuite des opérations militaires malgré les engagements annoncés de désescalade. Au-delà des frappes et des tirs directs, l’armée d’occupation israélienne poursuit une politique de harcèlement systématique contre les moyens de survie des civils. Des convois d’aide humanitaire se dirigeant vers le nord de Ghaza ont été pris pour cible, contraints de rebrousser chemin sous les tirs. Les pêcheurs, déjà asphyxiés par des années de blocus, sont eux aussi poursuivis et pris pour cible en mer alors qu’ils tentent de gagner leur subsistance. Le complexe médical Al-Shifa a confirmé l’arrivée de neuf blessés touchés par des tirs israéliens à Jabalia, en dehors des zones officiellement contrôlées par l’armée, soulignant l’arbitraire des attaques et l’impossibilité pour les civils de se mettre à l’abri. Ces violences répétées s’inscrivent dans une violation manifeste et continue du cessez-le-feu, entré en vigueur le 11 octobre dernier. Depuis cette date, les autorités sanitaires palestiniennes font état de 406 martyrs et 1 118 blessés, sans compter les centaines de corps extraits des décombres, témoignant de l’ampleur des destructions et du retard accumulé dans les opérations de secours. La catastrophe humanitaire, déjà qualifiée d’extrême par les organisations internationales, ne cesse de s’aggraver. Des milliers de familles vivent encore dans des maisons partiellement détruites, rendues dangereuses par les intempéries hivernales, au risque d’effondrement. Les équipes de secours, quant à elles, restent souvent impuissantes face aux décombres et à l’insécurité persistante. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan global de l’agression contre la bande de Ghaza s’élève à 70 942 martyrs et 171 195 blessés, en majorité des enfants et des femmes. Un chiffre qui continue d’augmenter, jour après jour, dans un silence international de plus en plus dénoncé par les organisations humanitaires et les acteurs de la société civile. Dans une enclave ravagée, privée de sécurité, de soins et de moyens de subsistance, la poursuite des attaques contre les civils, l’aide humanitaire et les infrastructures vitales illustre l’impasse d’un cessez-le-feu vidé de sa substance, et l’urgence d’une protection internationale effective pour la population de Ghaza.
M. Seghilani














































