Accueil ACTUALITÉ GHAZA : Au moins 57 Palestiniens, à majorité des enfants, meurent de...

GHAZA : Au moins 57 Palestiniens, à majorité des enfants, meurent de faim

0

Alors que la guerre israélienne contre la bande de Ghaza entre dans son dix huitième mois, les conséquences humanitaires du blocus et des bombardements se révèlent chaque jour plus catastrophiques.
Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé à Ghaza, le nombre total de victimes depuis le 7 octobre 2023 s’élève désormais à 52 535 morts et 118 491 blessés. Mais un drame plus silencieux est en train de se produire : la famine. Le gouvernement local de Ghaza a confirmé la mort de 57 personnes, principalement des enfants, des personnes âgées et des malades, en raison de la faim. Le chiffre est en constante augmentation. Le siège imposé par Israël depuis 63 jours a empêché toute entrée de nourriture, d’eau potable, de médicaments et surtout de lait infantile et de compléments nutritionnels. Plus de 70 000 enfants ont été hospitalisés en raison de malnutrition aiguë, selon le bureau médiatique du gouvernement. Parmi eux, 3 500 sont dans un état critique et risquent la mort dans les prochaines semaines si aucune aide humanitaire n’est acheminée. Au total, 290 000 enfants sont considérés comme gravement menacés, tandis que 1,1 million d’enfants à Ghaza souffrent quotidiennement d’un déficit alimentaire dangereux. Dans les hôpitaux, la situation est alarmante. Le ministère de la Santé a indiqué que les réserves de carburant pour faire fonctionner les générateurs électriques vitaux dans les hôpitaux sont presque épuisées, ne suffisant plus que pour trois jours. Les forces israéliennes empêchent l’accès aux dépôts de carburant, invoquant la présence de ces sites dans des « zones rouges », c’est-à-dire à haut risque. Parmi les récits les plus poignants figure celui de Oum Mohammed al-Nams, une femme déplacée qui errait dans les camps de tentes de Khan Younès à la recherche d’un simple morceau de pain ou d’une boîte de conserve. « Mes enfants n’ont pas goûté au pain depuis deux semaines. Je saute mes repas pour les nourrir », confie-t-elle, les larmes aux yeux. Cette mère de cinq enfants, dont le mari est alité après avoir été blessé par un éclat d’obus, n’a plus rien. Elle marche chaque jour un kilomètre pour tenter d’obtenir une ration de lentilles ou de pâtes dans l’une des rares cantines encore actives. À ses côtés, Abou Ayman, 57 ans, fouille les étals désertés pour remplacer la farine hors de prix (60 shekels le kilo, soit environ 17 dollars) par un mélange de lentilles et de haricots broyés afin de préparer un semblant de pain. « Nous n’avons qu’un repas par jour, et c’est souvent une soupe d’eau chaude. » Le nom de Janan al-Sakafi, petite fille morte de faim la veille, vient allonger une liste sinistre : 57 enfants ont officiellement été déclarés morts de malnutrition. Un chiffre largement sous-estimé, selon les humanitaires sur place, en raison de l’impossibilité d’accès aux zones les plus durement touchées. Les médecins du territoire tirent la sonnette d’alarme. Le docteur Mohammad Abou Afch, directeur du département de médecine d’urgence à Ghaza-Nord, alerte sur un autre phénomène dramatique : une augmentation inédite des cas de malformation chez les fœtus. « Plus de 25 % des femmes enceintes présentent des signes de complications graves, probablement liées à l’exposition aux armes prohibées et aux gaz toxiques utilisés par l’armée israélienne. » Il affirme que 150 000 femmes enceintes sont directement menacées, faute d’analyses et de suivi médical. Le blocus impose un étranglement méthodique de la population. Les hôpitaux, déjà surchargés par les blessés de guerre, sont à bout de souffle. Le centre hospitalier koweïtien de Rafah a annoncé que ses stocks de médicaments essentiels sont épuisés à plus de 75 %. « La majorité de nos services médicaux cesseront dans moins d’une semaine sans intervention immédiate », a prévenu l’établissement. Le Programme alimentaire mondial a également annoncé que ses stocks de nourriture à Ghaza sont désormais « entièrement épuisés ». Ses convois humanitaires restent bloqués à l’extérieur des points de passage fermés par Israël. Face à cette tragédie, le silence de la communauté internationale est assourdissant. Le mouvement de résistance Hamas a lancé un nouvel appel aux gouvernements arabes et musulmans pour qu’ils assument leurs responsabilités. « Ils détiennent des moyens de pression puissants, mais ils n’agissent pas », accuse un communiqué publié ce dimanche.

40 martyrs en 24 heures
Du côté de l’ONU, l’ambassadeur palestinien Ryad Mansour a annoncé la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité jeudi prochain pour discuter de la crise. « Il est inadmissible que le Conseil de sécurité reste muet face à une famine imposée sciemment par une puissance occupante », a-t-il déclaré. Deux réunions préparatoires sont également prévues ce mois-ci à New York et en Espagne, dans le cadre d’une conférence internationale sur la solution à deux États. Pendant que la population meurt de faim, les bombardements ne cessent. Rien que dans les dernières 24 heures, 40 Palestiniens ont été martyrisés et 125 blessés. Sept d’entre eux ont été retrouvés sous les décombres. Des raids israéliens ont touché plusieurs zones du centre et du sud de Ghaza, dont les camps de réfugiés de Nuseirat et les abris de fortune dans la région de Mawasi, tuant principalement des femmes et des enfants. Depuis la reprise des opérations militaires le 18 mars, en violation de la trêve conclue quelques semaines plus tôt, 2 436 morts et 6 450 blessés supplémentaires ont été enregistrés.
M. Seghilani

Article précédentPÉTROLE BRUT : Notre production passera à 928.000 b/j dès le 1er juin
Article suivantIMPORTATION DE PANNEAUX SOLAIRES CHINOIS : L’Algérie accélère le rythme vers l’électricité solaire