Placer son enfant dans une crèche relève souvent du parcours du combattant pour beaucoup de parents, notamment pour les femmes qui travaillent. Et lorsque ce problème est résolu, c’est celui de la prise en charge de l’enfant qui se pose, car les conditions d’accueil ne sont pas toujours aux normes. l’ouverture de garderies et autres crèches doit avant tout répondre à des critères bien définis, comme par exemple celui de l’espace, à savoir offrir un minimum de 1.5 m2 pour chaque enfant, des salles pédagogiques supérieures à 40 m2 pour 30 enfants, une bonne aération des locaux et des sanitaires irréprochables, en sus d’un encadrement pédagogique à la hauteur de la mission. Sur le terrain la réalité est toute autre dans la wilaya de Chlef. En effet, il n’est pas rare de constater que des garages ou des logements à usage d’habitation, se transforment en un clin d’œil en crèches, ou un personnel généralement féminin sans expérience ni diplôme, assure la garde de ces enfants. Créneau très porteur de plus en plus de personnes qui n’hésitent pas à l’investir en «recevant» des enfants à bas âge, avec l’accord tacite des parents, faut-il le souligner, dans des locaux inappropriés avec des encadreurs, qui n’ont aucune notion sur l’éducation de l’enfant. Il faut dire que cette situation pénalise avant tout, les femmes qui travaillent et qui ne savent pas ou placer leur progéniture, et sont prêtes à «fermer les yeux» sur les conditions d’accueil de leurs enfants, malgré des tarifs de plus en plus exorbitants. Des parents nous ont fait savoir qu’ils déboursent jusqu’à
5 000 Dinars/mois pour chaque enfant. Par ailleurs, si les parents ne rechignent pas sur les prix appliqués par ces crèches, car «se retrouvant entre le marteau et l’enclume», bon nombre d’entre eux se plaignent par contre de la mauvaise prise en charge de leur progéniture. Les témoignages de certaines mères de famille sont éloquents. Une enseignante à qui elle a confié la garde de sa petite fille âgée de 3 ans, à une crèche (ou plutôt une garderie d’enfants) raconte : «j’ai constaté subitement un changement d’attitude et de comportement chez ma fille, poussant mes investigations pour connaitre les raisons de ce changement, je découvris alors que ma fille subissait des punitions corporelles lorsque celle-ci «n’est pas sage», et de continuer «ne pouvant pas porter plainte pour des raisons évidentes, j’ai changer de crèche, dans l’espoir que cette dernière sera la bonne». Par ailleurs, il faut savoir que des critères spécifiques sont mentionnés dans le décret exécutif n° 08-287 du 17 septembre 2008, régissant les établissements et centre d’accueil de la petite enfance, et c’est à la direction de l’action sociale (DAS), qu’incombe les contrôles périodiques du moins, pour les crèches ayant une autorisation.
Bencherki Otsmane