C’était dans le sens de l’histoire. Aussitôt l’Indépendance du pays acquise en 1962, l’Algérie s’est dotée des moyens appropriés pour aller vers une souveraineté totale qui impliquait ses richesses naturelles. La création de la SONATRACH, en 1963, était l’un de ces moyens. L’autre signe, qui n’a pas échappé aux observateurs avertis aura été la nationalisation des mines en 1966. Ainsi et lorsque le défunt président Houari Boumédiène, saisissant l’opportunité du 15ème anniversaire de la création de l’UGTA, annonça, le 24 février 1971, la nationalisation des hydrocarbures, l’événement était dans l’ordre naturel des affaires du monde. Il faut rappeler qu’Alger était, à cette époque-là, la « Mecque » des révolutionnaires. Tous les dirigeants des mouvements de libération dans le monde avaient trouvé refuge dans la capitale algérienne. Malgré tout le secret avait été bien gardé. Le P-DG de la Sonatrach de l’époque, Sid Ahmed Ghozali, a tenu à rappeler, tout récemment, que « seuls trois personnes avaient connaissance du projet : Le chef de l’État, le ministre de l’Industrie, Belaïd Abdesslam et lui. En outre et au-delà de la nationalisation des hydrocarbures, l’État algérien annonçait prendre 51% des actifs des sociétés pétrolières françaises opérant sur notre territoire. Ce qui suscita le courroux du Chef de l’État français, George Pompidou, qui a mal réagi en ordonnant l’interruption des importations du pétrole algérien. Convaincu qu’il était que les Algériens n’avaient pas de qualifications pour assurer seuls la production et la commercialisation des hydrocarbures. C’était mal connaitre les algériens qui avaient mis un point d’honneur à relever le défi. D’autant que les recettes étaient destinées au développement du pays qui avait d’immenses besoins après la longue nuit coloniale. Ce développement s’est caractérisé par une succession de plans quinquennaux, quadriennaux, triennaux,… etc. Aujourd’hui et avec une expérience de plus d’un demi-siècle, l’Algérie s’apprête à accueillir le 29 février prochain, le 7ème sommet des Chefs d’États et de Gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). L’importance de l’évènement est liée au changement climatique et à la transition énergétique qui en découle en privilégiant le gaz et qui s’impose à tous les pays de la planète. Selon les prévisions du GECF, à l’horizon 2050, le commerce mondial du gaz naturel devrait augmenter de 36%. Cela s’explique par le choix incontournable du gaz, cette énergie propre irremplaçable dans la transition lors du passage des énergies fossiles vers des énergies renouvelables et dé-carbonées. Une transition et un gaz à forte demande que les pays exportateurs doivent veiller à gérer au mieux de leurs intérêts sans oublier le nécessaire équilibre en sauvegardant ceux des pays consommateurs. Si le 24 février 1971 a été le détonateur d’une réappropriation de la souveraineté nationale pleine et entière, 53 ans après, le 7ème sommet du GECF sera l’occasion historique de fixer le statut de l’énergie alternative sur le marché mondial du gaz. D’envisager le cheminement vers une organisation de cette énergie propre. Avec des décisions puissantes dans un secteur qui a plus que jamais besoin d’être structuré !
Zouhir Mebarki