Bonne nouvelle pour les universitaires algériens désireux de poursuivre une formation post-graduée. Désormais, l’accessibilité pour le master et le doctorat est ouverte à tous. Sinon, sans passer par les rouages tortueux de la bureaucratie, supposé être un concours.
En revanche, cette décision, prise par le président Tebboune en Conseil des ministres, portera un coup dur à deux éléments de blocage dans la chaîne : les « barons » du clientélisme et la caste privilégiée qui va avec.
C’est là une des résolutions importantes prises par le Conseil des ministres, en réunion périodique dimanche sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, et laquelle était essentiellement consacrée aux préparatifs de la rentrée universitaire 2020-2021 et l’achèvement de l’année en cours. Après avoir écouté le topo de la situation présenté par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le chef de l’État a dû se saisir du problème d’accès pour les universitaires aux formations post-graduées, notamment le master et le doctorat, avec tous les désagréments encourus par les étudiants désireux de gravir un autre échelon dans leurs études supérieures.
Le constat jusque-là est sans appel : des milliers d’universitaires sortent chaque année avec les séquelles psychologiques, à cause des sempiternelles tracasseries administratives auxquelles ils font face dans l’accès aux formations master et doctorat. Du chemin sinueux de la bureaucratie et son lot de paperasse, en passant par les supposés concours d’accès, jusqu’aux pratiques de corruption et de népotisme, l’étudiant algérien en fin cycle à peine sorti voudrait tout abandonner. Voilà à quoi était réduite l’université algérienne et dont l’étudiant en est victime.
Donc, l’accès désormais libre aux formations de master et doctorat est une décision qui est à même de soulager les milliers de postulants algériens pour le moins que l’on puisse dire.
Réforme du système des œuvres universitaires
À ce propos, le Président a tenu d’abord à clarifier le besoin de séparer les mesures d’achèvement de l’année universitaire en cours de celles qui concernent la rentrée 2020-2021. Il a, à ce sujet, instruit le Premier ministre à l’effet d’inscrire cette question à l’ordre du jour du prochain Conseil du gouvernement pour faire adopter le programme retenu par le prochain Conseil des ministres. Dans cet examen, devrait être pris en compte le besoin d’étaler dans le temps le retour aux cours en tenant compte des impératifs liés aux conditions sanitaires et de leur évolution sur le terrain. L’examen de ce dossier a été, par ailleurs, l’occasion pour le président de la République d’engager le ministère de l’Enseignement supérieur dans la voie, à brève échéance, et dans la concertation la plus large possible, de réformes structurelles profondes du secteur, sans perdre de vue l’indispensable réflexion globale sur celle du système des œuvres universitaires, à travers la rationalisation des dépenses et l’amélioration des prestations fournies aux étudiants, allant du système d’hébergement à celui du transport. Abdelmadjid Tebboune, a insisté à ce sujet sur le besoin de procéder à la révision du dispositif de transport universitaire et d’envisager de nouvelles solutions qui évitent les situations de monopole et favorisent le jeu de la concurrence. De même, il est revenu sur la nécessité d’ouvrir la formation pour le master et le doctorat à tous les étudiants qui le souhaitent, sans sélection préalable, notamment en recourant à l’enseignement à distance qui peut être une formule appropriée, à condition qu’elle soit soutenue par les moyens technologiques et satellitaires nationaux. Aussi, a-t-il rappelé l’importance de raccorder l’université à l’économie réelle avec la possibilité de prestation effective en faveur de ses différents segments. Tout en insistant sur le besoin de faire de la ville de Sidi-Abdallah un pôle exclusif de technologie, le président de la République a souligné l’importance du développement du système des grandes écoles à travers le pays. S’agissant des universités, l’accent devra être mis sur le besoin de leur autonomisation et de leur ouverture sur le monde qui leur permettrait de développer des échanges d’enseignants et d’étudiants, dans le cadre d’opérations de jumelage avec leurs homologues étrangères et de coopérations mutuellement bénéfiques.
Ania Nait Chalal
RÉFORME DU SECTEUR
L’Organisation estudiantine (OEAL) exprime son satisfecit
Suites aux décisions prises dimanche par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant plusieurs questions liées au secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, comme l’accès aux formations post-graduées, le master et le doctorat désormais à portée de tous, ou encore la réforme en vue des œuvres universitaires, l’Organisation estudiantine algérienne libre (OEAL) se dit satisfaite de constater l’importance qui a été accordée à ce secteur ayant été à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil des ministres. L’organisation a affirmé être particulièrement soulagée après que le gouvernement ait enfin décidé d’engager des réformes notamment en ce qui concerne les œuvres universitaires, soulignant avoir à maintes reprises appelé à la rationalisation des dépenses publiques de ces œuvres et d’aller vers le soutien direct de l’étudiant. À ce propos, et pour qu’il y ait une réformes profonde dans ce domaine, l’OEAL indique qu’un projet contenant des propositions sera soumis prochainement à la tutelle ministérielle. S’agissant, d’autre part, de l’ouverture de la formation de master et de doctorat à tous les étudiants sans sélection préalable, là encore l’organisation estudiantine qualifie cette décision qu’elle a qualifié de « juste ». Dans ce cadre, l’OEAL a appelé à la nécessité de dévoiler dans les plus brefs délais les nouveaux règlements d’organisation du doctorat. Aussi, elle a appelé à l’évaluation sans plus tarder du system LMD, et de l’organisation d’une conférence nationale sur la réforme des œuvres universitaires. À l’approche de la rentrée universitaire, l’organisation appelle au respect strict du protocole sanitaire contre le Covid-19 mis en place par le MERS, indiquant que des cellules de wilayas sont installées pour suivre justement l’application des mesures de prévention ainsi qu’une sensibilisation quotidienne pour assurer une rentrée sûre aux étudiants.
A. N. C.
