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Fayez Serraj sur la lutte contre daech : «c’est une guerre par loyauté envers la patrie »

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Appelant le commandement général de l’armée libyenne, dirigée par Khalifa Haftar à ne pas lancer son opération militaire pour libérer la ville de Syrte de l’emprise des terroristes de Daech, le Conseil présidentiel libyen avertit sur les conséquences qu’engendrera cette offensive, si celle-ci venait à être menée, indiquant plus loin, en ce sens, qu’elle « entraînera » le pays, dans « une guerre civile dévastatrice » même si, a-t-il précisé, les « motivations nationalistes » a-t-il souligné, ont été à l’origine de la prise de décision en question par le commandement de Haftar.

Depuis son retour et son installation, dans la capitale libyenne, Tripoli, fin mars dernier, le gouvernement d’union nationale travaille pour asseoir son autorité, sur l’ensemble du pays, et intensifie les rencontres à Tripoli, avec les responsables étrangers. Dans son discours télévisé, jeudi soir, le chef du gouvernement d’union nationale libyen a fait savoir que des « contacts » sont en cours « avec tous les commandements militaires », précisant, dans l’est comme dans l’ouest et le sud du pays, pour mettre, a-t-il poursuivi en place «les dispositions nécessaires au lancement de l’opération pour la libération de Syrte» a-t-il affirmé. Sarraj a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d’une action concertée «pour anéantir Daech à Syrte » tout en indiquant, plus loin «avec la participation de tous» a déclaré Fayez Serraj. Le gouvernement d’union libyenne craint que le commandement général de l’armée libyenne, dirigée par Khalifa Haftar lance une offensive unilatérale contre Deach à Syrte, ce qui pourrait provoquer des affrontements entre les différents groupes armés, susceptibles, a-t-il averti «d’entraîner le pays dans une nouvelle guerre civile», aux conséquences plus graves, sur l’avenir du pays, qui fait déjà face à une situation extrêmement critique et délicate, au regard du chaos qui règne, depuis plus de cinq ans en Libye. Si au niveau interne, il a réussi à prendre le contrôle des sièges de huit ministères, dont celui des Affaires étrangères, à moins d’une semaine du retour des membres de l’exécutif de Fayez Serraj, celui-ci a reçu, à Tripoli, les chefs de la diplomatie des pays occidentaux, Italie, Allemagne, France et du Royaume Uni, et peu après le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel.
Un ballet diplomatique non des moindre, au vu de la trempe des responsables précités qui ont fait le déplacement, dont certains, pour ne citer que Rome et Alger ont annoncé, la réouverture « bientôt » de leurs ambassades respectives, à Tripoli. Ayant recueilli le soutien des villes de l’ouest et du sud du pays, dès son entrée et sa prise de contrôle de Tripoli, le problème posé par Tobrouk, ville abritant le parlement libyen, reconnu par la communauté internationale, dont près de 102 députés sur les 198 que compte le parlement, ont, dans une déclaration exprimé leur soutien au gouvernement de Serraj, après les reports récurrents de la session parlementaire consacrée à l’approbation des ministres de l’exécutif de Serraj.
Ce qui n’est pas sans conséquences sur la teneur des missions assignées audit gouvernement, selon l’Accord politique inter-libyen, conclu sous l’égide des Nations unies, en la personne de Martin Kobler. Il s’agit essentiellement outre du renforcement du pouvoir central en Libye, plongé depuis plus de cinq ans, dans un chaos, porteur de risques majeurs sur l’unité du peuple et celle du territoire libyen. Situation chaotique qui s’est emparée du pays, suite à la crise libyenne, survenue en 2011, vite transformée en conflit armé, précipitant l’intervention militaire étrangère de l’Otan, en Libye. Depuis plus d’une année, cet état des lieux d’absence de pouvoir central et d’une vie politico-institutionnelle dans le pays, a profité aux terroristes, dont ceux de Daech, qui ont réussi à prendre le contrôle de certaines régions du pays, dont la ville de Syrte, au nord du pays, à 450km de la capitale Tripoli. Il est à noter, que l’annonce du commandement militaire que dirige Khalifa Haftar intervient dans un contexte particulier, notamment des déclarations récurrentes de responsables influents des pays membres de l’Otan, indiquant qu’ils sont prêts à soutenir les Libyens dans leur lutte contre le terrorisme de Daech, si les autorités du pays « le demandent», notamment en matière de lutte contre l’immigration clandestine, même dans les eaux territoriales libyennes. Ce dernier, point a déjà fait l’objet d’une demande des responsables libyens, auprès de leurs homologues italiens. C’est au terme de la rencontre entre le ministre de l’Intérieur italien, Angelino Alfano et le responsable libyen Maetig, en visite à Rome, avril dernier, que les services ministériels d’Alfano, ont indiqué, dans un communiqué, que le responsable libyen, «la demande que l’on procède à un accord entre l’Union européenne et la Libye sur le modèle de ce qui a été réalisé par l’Union européenne avec la Turquie».Dans la soirée de jeudi, le Premier ministre Fayez Serraj, a annoncé dans un discours télévisé, «nous avons commencé concrètement à mettre en place une stratégie et un projet national pour mettre fin au fléau (terrorisme de Daech :ndlr)». Soulignant par la même occasion que « Il a souligné que Daech « devra être anéanti par les Libyens et non par une (…) intervention étrangère», a-t-il indiqué, insistant dans ses déclarations sur «la nécessité d’une action concertée » pour lutter contre les terroristes de Daech, « avec la participation de tous» a déclaré Fayaz. Pour ce responsable libyen, la guerre qui doit être menée contre Daech, « n’est pas au nom de, ni par loyauté envers des personnes ou des groupes politiques ou idéologiques » a précisé Fayez, mais, a-t-il poursuivi «c’est une guerre au nom de la Libye et par loyauté envers la patrie » a-t-il insisté.
Karima Bennour

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