Si le sort de l’adoption de l’avant-projet de loi de Finances pour 2016 est scellé d’avance, par la bénédiction des deux partis majoritaires au sein de l’Assemblée nationale, il n’en demeure pas moins que les élus du FLN restent divisés au sujet de certaines dispositions de ce texte de loi. Entre ceux qui subissent des «pressions» et ceux qui s’entêtent à imposer leur point de vue, la pomme de discorde est là.
Déjà étriqué de pas moins de huit articles par la Commission financière de la deuxième chambre du Parlement, le programme budgétaire de l’année prochaine pourrait l’être davantage, avant son adoption lundi prochain. C’est du moins ce qu’a affirmé, hier, un député de l’ex-parti unique, non moins proche collaborateur du président de l’APN, Larbi Ould-Khelifa. Pour le reste, plusieurs indices confortent cette divergence parmi la composante parlementaire de ce parti, où pas moins de 35 amendements ont été proposés lors des débats, entamés depuis dimanche dernier. Le projet du gouvernement risque-t-il pour autant d’être rejeté ? Un scénario difficile à présager, sachant que les critiques et l’opposition formulées par des élus du FLN portent sur certaines dispositions, nombreuses soient-elles. Donc, ceci concourt à croire que le risque de porter atteinte à la quintessence du texte, dans sa vision globale, est à écarter. En attendant la séance de l’adoption de ce projet, prévu le 30 novembre prochain, notre source affirme que plusieurs élus du FLN vont rejeter certaines des dispositions, qui ne s’accommodent pas avec la politique sociale de l’État, a-t-elle indiqué. Il s’agit, en fait, des mesures portant sur l’augmentation des prix de certains produits de consommation qui n’ont pas été sans accentuer les inquiétudes de la population, déjà gagnée par le spectre de la chute des ressources publiques. Le rejet porte aussi sur bien d’autres mesures contenues dans ce texte de loi, a ajouté sans préciser notre interlocuteur. «Je vous assure que nous allons voter contre certaines dispositions. Il y a nombre de députés qui sont contre, notamment sur les articles à travers lesquels le gouvernement propose de revoir à la hausse des taxes», a tenté de rassurer le même député. Pour lui, l’augmentation des prix concernant le carburant, l’eau, l’électricité,… auront un effet de boule de neige sur d’autres catégories de produits de large consommation, et pas seulement. D’autre part, le même parlementaire du parti d’Amar Saâdani a indiqué qu’une pression terrible est exercée sur les députés au sein de cette Assemblée, en vue de faire passer des dispositions ayant fait l’objet à controverse. En tout cas, même si certains députés du FLN s’opposeraient à ces dispositions, prévoyant la hausse des prix en 2016, rien n’indique qu’un rejet massif sera réservé au projet du gouvernement. Car, de son côté, le RND qui dispose de la deuxième place au Parlement n’a formulé aucune réserve à l’avant-projet de loi, encore moins introduit un amendement.
F. Guellil
