L’obligation d’atteindre un taux d’intégration de 15 % pour la plupart des usines automobiles restera encore un défi à relever dans notre pays du fait qu’un grand pourcentage des kits montés sont importés pour le montage de voitures.
Un constat établi sur place par de nombreux opérateurs dans le domaine de l’automobile, interrogé, hier à Alger centre. Ces derniers affirmant, également au « Courrier d’Algérie » que le développement d’une industrie de montage automobile en Algérie ne soulève pas seulement un problème technique de taux d’intégration mais il nécessite la mise en place d’un processus long, notamment en matière de sous-traitance.
Fort de leur constat, certains opérateurs interrogés, hier, à Alger centre, sur la question de l’intégration nationale actuelle des pièces de rechange automobiles en Algérie qui devrait atteindre 15 % . Ils ont expliqué, d’autre part au « Courrier d’Algérie » que ce taux doit atteindre au moins 40% pour pouvoir parler, véritablement de production nationale. Plus concrètement, ils ajoutent que depuis des années, plusieurs ministres de l’Industrie ont évoqué des taux d’intégration plus élevées que 15 % : « Mais la réalité est autre, vu que les conditions nécessaires d’atteindre cet objectif ne sont pas réunies », ont-ils souligné, affirmant, dans ce sillage, que l’industrie automobile a besoin de temps pour se développer et atteindre un niveau d’intégration permettant de réduire la facture des importations.
D’autre part, ces derniers ont relevé, également la nécessité de développer la sous-traitance en matière d’industrie automobile en Algérie afin de parvenir à une véritable industrie et créer des entreprises qui généreront des postes d’emploi, tout en évoquant, ainsi l’importance d’encourager la production des composants et des pièces. Ils ont assuré, d’autre part que le choix d’aller vers une industrie automobile a été fait sans associer les professionnels de la filière.
Encore mieux, la ministre de l’Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt a déclaré, mercredi dernier, en marge de l’ouverture de l’année scolaire 2019/2020 à Bordj Bou Arréridj que les usines automobiles doivent parvenir à un taux d’intégration de 15 %, ajoutant que l’augmentation du taux d’intégration par les opérateurs de cette filière (qui sont tous à leur troisième année de production) permet l’émergence d’un tissu industriel de PME, de développer cette activité et de s’orienter vers l’exportation.
À cet égard, d’autres opérateurs, spécialisés dans le montage des véhicules s’accordent à dire : « Comment peut-on parler d’un taux d’intégration de 15 % alors que les véhicules montés, actuellement en Algérie coûtent plus chers », déplorent-ils.
Mehdi Isikioune