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FACE À LA NON-APPLICATION PAR L’ONU DU DROIT À L’AUTODÉTERMINATION : Aminatou Haïdar met en garde contre le risque de guerre au Sahara occidental

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La militante Aminatou Haïdar, surnommée la « Gandhi du Sahara occidental réclame une action internationale urgente pour empêcher le conflit du Sahara occidental de déboucher sur une guerre. Dans une interview au journal régional français à grand tirage Sud-Ouest, l’infatigable militante sahraouie, qui devait recevoir, hier, à Stockholm, le prix Right Livelihood, souvent comparé au Prix Nobel pour les droits de l’Homme, également décerné à trois autres candidats dont la jeune militante suédoise Greta Thunberg, avoue craindre que la jeunesse sahraouie « ait perdu l’espoir de parvenir à l’autodétermination par la non-violence ». La communauté internationale doit agir sans perdre de temps, parce que les jeunes n’ont plus de patience. Ils ne croient plus à la résistance pacifique, disait Aminatou Haïdar, à Genève, la semaine dernière. Surnommée la « Gandhi» du Sahara occidental elle a a affirmé que les Nations unies, l’Europe, en particulier la France et l’Espagne, avaient une responsabilité pour éviter la guerre dans la région. Aminatou Haïdar a regretté qu’après tant d’années, les revendications non-violentes du peuple sahraoui pour la justice, la dignité et l’autodétermination aient été ignorées par le Maroc et la communauté internationale. La militante reproche à la communauté internationale de ne pas faire appliquer les résolutions de l’ONU et les décisions de justice en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. C’est à cause de la complicité de quelques puissances internationales, a-t-elle dénoncé, en ciblant principalement l’Espagne et la France. Sans l’appui de l’Europe, le Maroc ne peut pas piller et exploiter les ressources naturelles. Il ne peut pas continuer aussi son occupation et nier toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Aminatou Haïdar, qui se dit fière d’être comparée à Gandhi, continue à prêcher la non-violence, malgré les mauvais traitements et les périodes d’emprisonnement qu’elle a connus depuis sa jeunesse. À tout juste 20 ans, elle affirme avoir été détenue à l’isolement pendant quatre ans dans une prison secrète. À nouveau emprisonnée en 2005 à la suite d’une manifestation violemment réprimée, elle avait été libérée un an plus tard grâce à la pression des États-Unis et autorisée à se rendre en Espagne. Elle avait alors entamé une tournée en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine, où elle s’était vue décerner plusieurs prix dans le domaine des droits de l’Homme. Mais en 2009, les autorités marocaines avaient refusé de la laisser revenir dans le royaume et l’avaient déportée aux Canaries après lui avoir confisqué son passeport. Elle avait alors observé une grève de la faim pendant un mois, largement médiatisée, qui avait contraint Rabat à l’autoriser à rentrer. « Mon cas n’est pas unique, a souligné la militante, c’est le cas de tout le peuple sahraoui aujourd’hui. Nous nous trouvons dans un territoire où la répression au quotidien est féroce». Hier, Aminatou Haidar devait recevoir le prix Right Livelihood.
Mokhtar Bendib

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