Accueil À LA UNE ESCALADE CONTRE L’ALGÉRIE : Macron valide les « sorties » de Retailleau

ESCALADE CONTRE L’ALGÉRIE : Macron valide les « sorties » de Retailleau

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Les mesures décidées par le président français, Emmanuel Macron, contre l’Algérie, ont été perçues et rejetées comme de nouvelles velléités de provocation, d’intimidation et de marchandage. C’est ce qu’indique la lecture des réactions et des nombreux commentaires, notamment sur les réseaux sociaux, à propos de la lettre visant l’Algérie, adressée par le président français à son Premier ministre, François Bayrou. 

Ainsi, le MOUDAF (Mouvement dynamique de la communauté algérienne établie en France) a dénoncé, jeudi, une  « dérive stigmatisante et unilatérale ». « En ciblant l’Algérie sur les questions migratoires et sécuritaires et en rendant cette lettre publique, le président français alimente dangereusement les amalgames et légitime les discours stigmatisants à l’encontre de millions de franco-algériens », a écrit le MOUDAF dans un communiqué. Le mouvement dénonce également « une approche punitive, fondée sur la suspension d’accords bilatéraux, la mise en cause des consulats et l’instrumentalisation du dossier migratoire à des fins de pression politique », précisant que « cette stratégie de tension nuit à l’intérêt même des deux peuples ». Pour le MOUDAF, le chef de l’État français valide, amplifie et endosse pleinement, par un geste politique assumé, les sorties répétées de son ministre de l’Intérieur contre l’Algérie. Il dit que la lettre du Président français « montre qu’il ne s’agissait pas de dérapages isolés ». « La diaspora algérienne, composée de plusieurs millions de femmes et d’hommes, est pleinement investie dans toutes les strates de la société française: de la santé à l’enseignement, du monde associatif à l’économie, des arts à la recherche et elle n’est ni un problème, ni une menace, mais une richesse commune », affirme le MOUDAF, tout en appelant à « une coopération réciproque, lucide et respectueuse, loin des logiques de chantage ou d’intimidation ». Sur les réseaux sociaux les réactions n’ont pas manqué à ce sujet ainsi que les commentaires.

En France, dénonciation des positions destructrices

Dans un article publié sur son compte X, l’ancienne ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, citée par des médias, a décrit les tensions provoquées par Emmanuel Macron et son gouvernement comme une diversion et une fuite en avant visant à éluder les solutions aux problèmes intérieurs de la France. Pour l’ancienne ministre, « La carte controversée de l’Algérie a été brandie, comme à chaque fois qu’il est nécessaire de détourner l’attention pour regarder ailleurs.» Elle a ajouté: « De terribles incendies se sont déclarés dans l’Aude, et nous découvrons de graves négligences résultant de promesses non tenues concernant les équipements aéronautiques et d’une réduction massive du budget de la sécurité civile. Nous assistons également à une rentrée scolaire précaire, mais rien n’est fait pour la désamorcer». L’ancienne ministre de François Hollande a appelé les Français à se poser la question suivante : « Pourquoi ont-ils confié les relations diplomatiques françaises » à un ministre de l’Intérieur nostalgique du colonialisme, qui a voté et défendu la loi scandaleuse de Sarkozy sur les «avantages coloniaux» ? Est-ce conforme aux intérêts de la France, sachant que, par définition, cela ne produira aucune solution, mais seulement des positions destructrices ? Déjà, le  4 août dernier, bien avant cette lettre de Macron, le sénateur français du Val-de-Marne, Akli Mellouli, cité par Russia Today,a tenu le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour responsable de la dégradation persistante des relations diplomatiques et politiques entre la France et l’Algérie, amorcée depuis près d’un an. Selon Mellouli, la politique de « surenchère » menée par le ministre le rend directement responsable de la situation actuelle entre les deux pays. Il lui reproche de « donner le ton » et de s’immiscer dans les affaires étrangères, « même parfois au mépris du droit », au lieu de se concentrer sur « son travail de ministre de l’Intérieur ». Évoquant les polémiques récurrentes autour de l’Algérie, souvent alimentées selon lui par Bruno Retailleau, Akli Mellouli a dénoncé un « épouvantail » agité pour « caresser le Front national, nostalgique de l’Algérie française, dans le sens du poil ». Une stratégie, dit-il, qui ne sert en rien les intérêts de la France, qui gagnerait à entretenir une relation « apaisée et saine » avec Alger. 

M’hamed Rebah

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