Aussitôt lancé par les associations de parents d’élèves, l’appel à l’organisation d’une seconde session du Baccalauréat, le mois de septembre prochain, ne cesse de faire couler de l’encre. Exprimant un rejet catégorique à une telle idée, les enseignants appellent les parents à dissuader plutôt leurs enfants de ne pas déserter les bancs de l’école avant la fin des vacances. J ugeant inutile d’organiser une deuxième session du Baccalauréat en l’absence de données convaincantes, différents syndicats autonomes du secteur de l’Éducation ne sont, en effet, pas d’accord avec l’association des parents d’élèves. Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE a indiqué, à ce propos, qu’il n’y a pas de retard accusé dans l’avancement du programme scolaire, car les enseignants sont mobilisés à le finir selon le calendrier fixé, et de ce fait, il n’y a pas de raisons à aller vers une deuxième session de l’examen du Baccalauréat. Selon lui , les parents doivent plutôt penser à comment convaincre leurs enfants, notamment ceux en classes d’examens, de ne pas s’absenter avant la fin de l’année. «Les classes sont désertées dans certains établissements depuis déjà le début du mois d’avril» a-t-il révélé, assurant que si il n’y a pas de force majeure d’ici là, le BAC se déroulera à la date fixée initialement et surtout dans de bonnes conditions. Même son de cloche chez Meziane Meriane, président du SNAPEST qui avait affirmé que «pour le moment, il n’y a aucune raison ni données qui poussent à envisager ou évoquer une seconde session du BAC». Selon lui, il n’y a pas de retard dans l’avancement des cours, car du côté pédagogique, tout est assuré pour le bon déroulement de cet examen national. Meziane Meriane avait rappelé que le fait d’aller vers cette démarche nécessite la mobilisation des enseignants qui risquent de perdre leur congé qui est un droit assuré, mais aussi une grande enveloppe budgétaire. «Pour moi, c’est une demande irréfléchie», avait-il dit. Le président du SNAPEST avait réitéré, à ce propos, l’engagement des travailleurs à assurer un bon encadrement des examens officiels et a tenu à démentir les rumeurs quant au boycott de ces épreuves. Ce qui est important de faire, actuellement, avait-il relevé, par ailleurs, est de prendre en charge psychologiquement les candidats au Bac, leur faire comprendre surtout que «la politique est l’affaire des adultes, et qu’une fois leur Bac en poche, ils auront le libre choix d’en faire à l’université». Le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, avait souligné, quant à lui, que l’année scolaire s’est déroulée dans le calme ; ce qui écarte l’utilité d’une deuxième session du Baccalauréat. Pour Amoura, l’appel des parents d’élèves provoquera la déstabilisation des élèves et les poussera à ne pas travailler lors des examens et attendre cette supposée, deuxième session. «Scientifiquement, il n’y a pas d’arguments pour demander une telle chose», avait-il décalé rappelant que même après la grève de trois mois dans les lycées l’année précédente, la deuxième session n’a pas eu lieu. Pour rappel l’examen du Baccalauréat sera organisé du 16 au 20 juin, alors que l’annonce des résultats est prévue pour le 20 juillet.
Ania Nait Chalal