Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé vendredi, lors de la traditionnelle rencontre avec des médias, de répondre favorablement aux revendications légitimes des enseignants du secteur de l’éducation nationale, à savoir la révision de leurs salaires.
«Pour ce qui est des enseignants des trois paliers de l’éducation, je réitère ma conviction quant à la nécessité de réviser leurs statuts. Il faut, en effet, revoir à la hausse leurs salaires », a-t-il déclaré. Mais avant cela, a souligné le Président, « il est important de faire les choses dans la concertation et le calme, et non pas avec des menaces de grèves ouvertes à chaque fois». Le Chef de l’état a indiqué, dans ce contexte, que la hausse des salaires se fera de manière graduelle et selon un calendrier bien défini.
Contacté, à ce propos, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, a estimé que « politiquement » c’est la première fois qu’un Pésident annonce une décision pareille. Toutefois, ce syndicaliste pense que ces augmentations ne peuvent pas avoir lieu dans un futur proche, en raison, souligne-t-il, de « la situation économique délicate que traverse le pays causée notamment par la chute des prix du pétrole, et la crise sanitaire ».
De plus, Amoura a relevé que l’effectif du secteur de l’éducation représentait 50% des fonctionnaires de la Fonction publique; ce qui rendra la tache encore plus difficile compte tenue de son incidence financière.
D’autre part, le SG du SATEF prévient d’un effet boule de neige au sein même du secteur car « le Président a parlé uniquement des enseignants sans évoquer les autres corps et les autres secteurs. Selon lui, il est fort probable que la révision à la hausse du salaire des enseignants poussera d’autres travailleurs de la Fonction publique à se soulever et demander à leur tour la même chose. Ceci est dû, maintient-il, à la politique salariale de l’Algérie qu’il faudra absolument revoir. Un avis que partage Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE. Craignant une implosion sociale en raison de la dégradation du pouvoir d’achat des Algériens, il a proposé au gouvernement de revoir d’abord la politique salariale. S’ensuivra, poursuit-il, la révision des statuts particuliers des enseignants qui doit se faire « de manière étudiée et globale ».
Là aussi Boudiba souligne qu’il est impératif de revoir la loi générale de la Fonction publique, réviser les grilles des salaires et procéder par la suite à la révision des statuts particuliers ainsi que le régime indemnitaire.
Ani Nait Chalal