En réponse à l’appel de l’intersyndicale de l’éducation nationale, les enseignants du secteur ont marqué la journée d’hier par une grande mobilisation à travers tout le pays pour contester les dernières décisions prises par le président sortant notamment celles liées au report des élections présidentielles prévues initialement le 18 avril 2019. Outre une grève générale dans les trois paliers de l’enseignement, de grands rassemblements pacifiques ont été observés dans plusieurs wilayas, dont Alger. Après les étudiants et les enseignants universitaires, les avocats, les magistrats, les artistes, les travailleurs, les médecins, les journalistes, les femmes à l’occasion du 8 mars, c’était hier au tour des enseignants du secteur de l’éducation de se mobiliser et d’exprimer leur soutien au mouvement populaire pacifique entamé le 22 février dernier. Alors qu’une grève générale a été observée au niveau de la majorité des établissements scolaires des trois paliers éducatifs, des rassemblements et des marches pacifiques ont eu lieu à travers tout le pays. Selon le secrétaire général du syndicat national autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, le mot d’ordre de grève a été suivi à 100% au niveau national. « Les travailleurs ont massivement répondu à notre appel. Franchement on ne s’attendait pas à ça», nous a-t-il confié lors d’un entretien téléphonique. Concernant les marches pacifiques organisées dans toutes les régions du pays, là encore, notre interlocuteur s’est félicité de la mobilisation des enseignants et des fonctionnaires du secteur, soulignant que celles-ci se sont déroulées dans le calme et de manière très organisée. Il convient de rappeler que la coalition des syndicats autonomes de l’éducation avait relevé que la décision de reporter les présidentielles 2019 na pas répondu à ses aspirations et notamment pas à celles du mouvement populaire pacifique car, avait-elle poursuivi, elle refuse à ce que les objectifs de ce mouvement inédit soient contournés et ignorés. Toujours dans le même cadre d’idées, et tout en appelant au respect de la volonté et la souveraineté du peuple, l’intersyndicale de l’éducation avait insisté dans un communiqué rendu public mardi à ce que le mouvement populaire pacifique reste le moyen le plus sur et correct afin de répondre aux demandes populaires. La même source avait insisté, d’autre part, sur la nécessité d’aller vers une phase de transition dirigée par de nouvelles têtes qui seraient acceptées par le peuple pour une nouvelle Algérie et un nouveau régime. Devant cet état de fait, il avait été donc décidé de maintenir la journée de grève d’hier ainsi que les marches pacifiques et de rassemblements au niveau du territoire national. Pour la réussite de cette action, l’intersyndicale avait appelé à la participation massive des enseignants et des fonctionnaires du secteur. Il faut souligner, par ailleurs, que 6 syndicats autonomes du secteur de l’éducation composent cette coalition; à savoir le CLA, le CNAPESTE, le SNAPEST, le SATEF, Le SNTE et l’UNPEF.
Ania Nait Chalal