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En dépit de l’interdiction de leur vente : Les produits pyrotechniques inondent le marché

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En dépit des multiples saisies, effectuées à travers les différentes communes de la Capitale, les produits pyrotechniques continuent, à la veille de la célébration du Mawlid Ennabaoui, de se vendre au su et au vu de tout le monde.

Alors que les services de sécurité ont, depuis quelques jours, enclenché de vastes opérations à la «chasse des produits explosifs», il semble que l’éradication de ce commerce est loin de connaître son épilogue. Certes, la célébration de cette fête religieuse rime avec l’usage de produits pyrotechniques qui prend, comme à l’accoutumée, de d’ampleur, mais, hélas, le fléau démontre l’incapacité des pouvoirs publics face à cette contrebande. Lors d’une virée effectuée, hier, dans les marchés populaires de la Capitale, le scénario est le même. Des pétards, plus explosifs les uns que les autres, sont exposés à la vente sur des tables de fortune. En dépit de leur interdiction, d’importantes quantités de produits pyrotechniques passent à travers les mailles du filet des Douanes pour finir sur les étals de ces commerçants «informels». D’ailleurs, aux artères du marché Clausel, quelques tables sont dressées dès la matinée dans la perspective de faire les «bonnes affaires». Des cris des commerçants s’élèvent pour attirer plus de clientèle, inconsciente des dangers de l’utilisation de ces produits, notamment sur les enfants. Une fois rapprochés d’eux, afin d’évoquer les opérations de saisie menées par les services de sécurité, ces derniers commencent à parler de «hogra» et de dépassements. «Ils m’ont saisi 40 millions de centimes hier, j’ai le cœur plein. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Que j’aille voler», crie un vendeur qui affirme que toute la marchandise saisie est composée de bougies qui ne sont guère nuisibles à la santé». Questionné sur la provenance de ces produits, ce vendeur ne mâchera pas ses mots, et dira que «le marché de gros est inondé. Allez voir ce qui se vend à El-Eulma. Vous trouverez toutes sortes de produits. Pourquoi s’attaquer aux petits commerçants?», s’est-il interrogé. Son cousin, qui a installé une table non loin, a affirmé que les policiers abusent de leur pouvoir en procédant à la saisie de marchandises. «Restez ici, vous allez voir. Quand ils viennent, on se croirait en Palestine», a-t-il dit, tout rappelant que cette marchandise rentre par le Port d’Alger et se vend dans les marchés de gros. «Vous dites que c’est illégal. Je ne vends que des bougies», a-t-il précisé. Pour sa part, un enfant d’une dizaine d’années vendait, lui aussi, des pétards. Questionné sur les prix, il nous dira que le paquet est à 200 DA, alors que les feux d’artifices sont à 250 DA. Interrogé sur le motif qui le pousse à pratiquer cette vente, cet enfant nous dira qu’il accompagne son cousin qui le paye à 1 000 DA la journée !
Plus loin, à la place dite Djamaâ Lihoud, non loin de la place des Martyrs, les produits exposés sont bien plus importants. Ici l’on trouve toutes sortes d’explosifs. Même si les vendeurs ont certifié que cette année a connu une baisse notable, il n’en demeure pas moins que les quantités exposées sont très importantes.
En effet, cette place, connue à Alger pour être le fief des produits pyrotechniques, n’a pas trahi à sa réputation. Ici, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Questionné sur la provenance de ces produits, un vendeur à la sauvette refuse de répondre en rétorquant «vous voulez acheter ou juste assoiffer votre curiosité ? Circulez, je ne vends pas aux curieux». Un autre vendeur, moins nerveux, nous dira que la quantité des produits vendue est celle de l’année dernière. «La plupart des vendeurs ici achètent leur marchandise d’El-Eulma. Si l’Etat veut mettre de l’ordre, il n’a qu’à s’attaquer à ce marché», témoignera un autre. Même si la fête de cette année promet d’être moins explosive à cause de la quantité limitée, les différents cas de blessures appellent à la prudence. Le plus paradoxal dans l’histoire concerne ces nombreux parents qui “brûlent leur argent», en achetant à leurs enfants ces produits. Ces citoyens qui se lamentent, à longueur d’année, sur leur faible pouvoir d’achat, n’hésitent pas à dépenser des parts colossales de leur budget sur ces produits, qui partent en fumée.
Lamia Boufassa

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