À l’origine du décès de plus de 1200 moutons, la peste des petits ruminants ainsi que la fièvre aphteuse continuent de se propager au milieu du cheptel. Ayant provoqué des pertes considérables, ces deux maladies ont créé un climat d’inquiétude chez les éleveurs qui ne savent plus à quel saint se vouer, notamment devant l’indisponibilité des vaccins.
S’exprimant, à ce propos, le Directeur général des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture avait pourtant affirmé, dimanche dernier, que la situation n’était pas alarmante. Selon Hachimi Karim Kaddour, les dispositions prises par le ministère, dont la fermeture des marchés à bestiaux et l’interdiction de la circulation des animaux d’une ville à une autre ou d’une wilaya à une autre, permettront de freiner la propagation des deux maladies, en attendant l’arrivée des vaccins ! Seulement, les choses n’ont pas l’air d’être aussi simples, puisque de nouveaux foyers de fièvre aphteuse et de peste ovine ont fait leurs apparition, et ont touché d’autres têtes, alors que les éleveurs multiplient les appels afin qu’ils puissent vacciner leurs bêtes et éviter d’autres pertes. Il convient de préciser, toutefois, que Hachimi avait laissé entendre que ses services n’ont pas encore tranché sur la nature de la deuxième maladie suspectée d’être la fièvre aphteuse. Pour confirmer le diagnostic, il avait souligné que des échantillons ont été envoyés vers des laboratoires internationaux comme cela a été fait lors du dernier épisode de fièvre aphteuse chez l’élevage bovin. Le but, avait-il poursuivi, est de confirmer si c’est la même maladie ou un nouveau virus. En fonction des résultats, la commande nécessaire du vaccin sera faite, avait-il assuré. Pour ce qui est, par contre, de la peste des petits ruminants, le responsable avait indiqué que celle-ci est très répandue en Afrique et touche, notamment les pays limitrophes à l’Algérie qui participe activement au programme mondial mis en place pour l’éradication de ce fléau. Hachimi avait indiqué qu’après la confirmation de l’existence de foyers de cette maladie, l’état a prévu une enveloppe de 400 millions de da pour acquérir le vaccin qui sera octroyé dans les prochains jours. S’agissant des mesures de préventions prises pour endiguer l’épidémie, les Directions de l’agriculture des 48 wilayas ont été appelées à interdire le regroupement du bétail. Ces instructions sont entrées en vigueur le 26 décembre passé devront être respectées jusqu’au 25 janvier 2019. Outre l’interdiction de l’utilisation des points d’eau et des pâturages collectifs, il a été également défendu aux éleveurs de déplacer leurs bétails à l’intérieur de la wilaya ou son entrés en provenance d’autres wilayas. Le ministère de l’Agriculture avait, dans le même cadre d’idées, appelé à mettre en quarantaine les foyers de fièvre aphteuse de façon à empêcher l’entrée ou la sortie d’animaux ou de produits pouvant favoriser la contamination. Parmi les wilayas touchées par cette maladie, l’on cite El Oued, Tiaret à l’instar des communes de Tounsia, Souguer (27 cas), Ain Dheb, Takhmert, Medroussa, et ksar el Chelala. Pour ce qui est du centre du pays, la wilaya de Bouira a enregistré également plusieurs cas de la maladie avec 15 têtes ovines atteintes, et 20 bovines abattues. À Tébessa comme à Oum El-Bouagui, une centaine de têtes ovines ont été touchées par l’épidémie, ce qui a poussé les responsables locaux à fermer les marchés à bestiaux des deux wilayas par mesure de prévention, comme c’est le cas aussi à El Bayadh, Bordj Bou-Arreridj, et M’sila.
Ania Nait Chalal