Dénonçant les mesures de sanctions prises contre les enseignants du cycle primaire grévistes et ce malgré « la légitimité de leur plateforme de revendications », l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) appelle ses adhérents à l’organisation d’assemblées générales de wilayas supervisées par le bureau national. L’objectif étant de se préparer à d’éventuelles actions de contestations.
Dans un communiqué, rendu public hier à l’issue d’une session extraordinaire de son conseil national, l’UNPEF estime «urgent» le lancement d’un dialogue vrai dans le cadre d’un consensus national pour « l’édification d’une nouvelle Algérie où toute l’importance sera accordée au secteur de l’éducation nationale». Pour le même syndicat, ce secteur ne peut retrouver sa place que seulement si les préoccupations des travailleurs sont prises sérieusement en considération, car ces derniers « souffrent » de la baisse de leur pouvoir d’achat mais surtout de l’atteinte à leurs libertés syndicales. Citant l’exemple des enseignants du cycle primaire qui luttent depuis des mois pour des «revendications légitimes», l’Union dénonce les mesures de sanctions prises à leur encontre dont l’objectif est, selon elle, d’affaiblir leur contestation et de casser leur mouvement. Elle a en outre dénoncé les atteintes aux libertés syndicales pourtant garanties par la constitution. Devant cet état de fait, l’UNPEF a appelé dans son document à la tenue d’assemblées générales de wilayas qui seront supervisées par le bureau national du syndicat, soulignant que la session extraordinaire sera maintenue ouverte, tout en invitant tous les travailleurs du secteur de l’éducation à participer massivement à ces assemblées et se mobiliser et se tenir prêts à d’éventuels rebondissements de situation.
D’autre part, l’Union estime, d’abord, nécessaire de répondre aux préoccupations des enseignants du primaire qui concernent essentiellement la révision de leur statut particulier, la réduction du volume horaire qui est de 26 heures par semaines, et demandent aussi à être déchargés de la surveillance des élèves lors des recréations et leur accompagnement à la cantine scolaire. L’UNPEF appelle également à l’établissement d’une nouvelle loi spécifique pour le secteur de l’éducation de manière à le dissocier du secteur de la Fonction publique compte tenu de la noblesse de la mission de l’enseignant, de l’annulation de la nouvelle loi sur la retraite, et le rétablissement de la retraite anticipée et sans conditions d’âge pour les enseignants. EIle revendique aussi l’activation du dossier de médecine du travail et la révision des lois relatives à la protection sociale, de fournir des logements dignes à l’enseignant lui permettant d’exercer son métier dans de bonnes conditions.
Enfin, au volet pédagogique, le même syndicat appelle à la révision des programmes de manière à assurer une bonne qualité d’enseignement mais également de réduire les charges matérielles et morales aux élèves et à leurs parents.
Enfin, il réclame la révision de la loi 14-90 concernant le libre exercice du droit syndical et la levée des restrictions sur les libertés syndicales.
Ania Nait Chalal