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Elle monte finalement pour la 8e fois sur le toit d’Algérie / USM Alger : un trône au bout d’une succession d’errements

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Partie pour casser la baraque et faire le plein de trophées, l’USM Alger a failli laisser toutes ses plumes dans des batailles pourtant largement (sur le papier du moins) à sa portée. Suivront quelques couacs et bien des frissons. Failli tout perdre dans les 90 ultimes minutes d’un championnat toujours aussi fou par bien des côtés (pas seulement d’ordres sportifs) avant de jouer le tout pour le tout. A la roulette russe. Heureusement que le CSC était déjà en vacances ?

Un sur quatre et des regrets !
Une couronne arrachée … à l’arrache. Vraiment dans la douleur. Dans les tout derniers instants d’un exercice où les «Rouge et Noir» algérois auront alterné le très bon et le franchement mauvais. Evité, toutefois, la catastrophe avec un titre qui n’aura tenu qu’à quelques minces, petits détails, sujets, pour certains, à caution. Dans ce succès ramené, sur le fil, de Constantine que son dauphin kabyle conteste d’ailleurs en criant à la combine, le président Mellal, fidèle à son tempérament ne s’empêchant d’ailleurs pas de fustiger les responsables du champion d’Algérie sortant, le CSC local accusé de n’avoir pas joué le jeu et bafoué les règles du jeu propre. Tout simplement de l’éthique sportive. Jusqu’au bout donc du suspense. Et pourtant. Pourtant, le nouveau maître d’Algérie, qui a choisi de jouer avec le feu et les nerfs de son fidèle public en différant son sacre jusqu’à cette sortie sur les «Ponts Suspendus» dans une partie capitale tournant finalement à la passation de consignes, avait tout pour l’emporter. Sans coup férir. A l’arrivée d’une course en tête qui aura duré pratiquement toute la saison, le second pole phare de la capitale, malgré une avance confortable de 10 unités (l’affaire pouvait être même réglée à l’attaque de la phase «retour») sur ses poursuivants immédiats, étonne et détonne par ses sorties. En baissant subitement, étrangement, pied. S’essouffle et se perd en cours de route, ses poursuivants se faisant aussi insistants que nombreux dans le rétroviseur. En perdant, conséquences logiques, objectif après objectif. La Ligue des champions africaine, puis la Coupe d’Algérie et enfin la Coupe arabe. Ce qu’il ne fallait vraiment pas faire pour une équipe se retrouvant avec un moral à plat. Sous la semelle. En allant l’emporter dans l’Antique Cirta sur le score sans appel de 1-3 face à un hôte démobilisé et défendant mal une couronne acquise haut la main une édition auparavant, l’USM Alger termine finalement, avec tellement de regrets évidemment, sur un joli succès, le statut de nouveau N°1 du football algérien en prime. Une «bonne» pioche toutefois quoique diversement accueillie par ses fans qui sauront, sans nul doute, lui pardonner ses nombreux, voire inexplicables errements quand il s’est agi de défendre ses chances dans ce qui tournera à un triple échec avec la perte des objectifs inscrits à son calepin en baissant plus tôt que prévu pavillon. A l’image (on se répète) de la Coupe d’Algérie, la plus prisée du côté de Soustara- Bologhine et avec laquelle elle entretient pourtant des rapports presque charnels, la LDC africaine qui ne semble pas tellement lui réussir avec plus qu’une insaisissable étoile la fuyant comme jamais et manquant cruellement à son maillot et, enfin et c’était dans ses cordes, une Coupe arabe qu’elle quittera sur un bide monumental (qui se rappelle le naufrage inexplicable de Khartoum et une gifle mal tombée ?) alors qu’elle y figurait parmi les potentiels favoris. Un sur quatre. Forcément contrasté, avec une pointe d’amertume même, le bilan usmiste l’est en tout points de vue. Exit le quadruplé mais une consolation avec une 8eme consécration après une ascension difficile, plus que compliquée avant d’atterrir sur le toit d’Algérie. Un trophée qui sera, sans nul doute, fêté dans le faste et le spectacle coloré dont nous a habitué l’orchestre symphonique cher au virage du temple de «Hammadi» et super star du «Hirak» populaire.

Incertain l’avenir des «usmistes ?»
Les «Rossoneris» algérois ont-ils bien fait de courir quatre lièvres à la fois (ils en avaient, pensait-on, les moyens humains et matériels) avant de se tromper de chemin, se tromper carrément de route et voir la pression kabyle se faire sentir dans leur dos. Une couronne qui leur va certes si bien mais un exercice pour le moins loin d’être prolifique. En tout cas en décalage monstre avec les ambitions d’un team capable finalement du meilleur comme du pire. Le pire demeurant ces défaillances étalées au fil de l’exercice. Des faiblesses criantes au double plan mental et jeu collectif. Un jeu souvent amorphe au fur et mesure que les verdicts de fin de saison se rapprochaient. Pointaient à un horizon s’assombrissant subitement. Que les joueurs, plutôt amorphes dans nombre de sorties baissaient pied, que la concurrence se faisait rude. Promesses (on parle des trois autres objectifs ratés) différées à d’autres délais. Du baume au cœur que cette couronne qui ira s’ajouter à une armoire à trophées déjà bien garnie (les usmistes, qui rejoignent la grande ES Sétif dans le palmarès avec huit étoiles nationales pointent désormais à la seconde place en nombre de titres derrière l’intouchable JSK qui culmine à vingt, un score difficile à atteindre et œuvre, en majeure partie, de l’incomparable «Jumbo Jet») mais l’impression que le public «rouge et noir» est resté sur sa fin. Un groupe atteint psychologiquement (une direction qui n’en est plus une depuis l’incarcération de son financier en chef, le président Ali Haddad, en démêlés avec la justice, auquel il faudra le retrait momentané de son frère Rebouh et, surprise, la démission irrévocable du directeur général Serrar, en délicatesse avec une santé déclinante, et donc un avenir plus qu’en pointillés, plus qu’incertain pour un sigle habitué des premiers rôles et exemple de stabilité) mais qui termine, non sans tracas, sur une bonne note. Un titre de champion (une raison suffisante pour parler de bonne saison alors que les attentes étaient très élevées et qu’on pouvait aspirer à mieux, que les choses se devaient d’être bien meilleures?) mais une drôle de sensation que cette consécration, à valeur de «pansement» (une couronne ça aide énormément) pour une équipe subitement timorée, est plus que la bienvenue. En prise aux doutes. Fragilisée comme rarement. Conquérante, l’USM Alger, toujours bien dans son rôle de favori et mettant trop tôt le costume de leader sur la route du sacre, ne l’aura été que lors d’une 1ère partie de championnat entamée sur les chapeaux de roue avant de tirer le frein à main. Devenir transparente et ne pesant plus que difficilement sur les débats dans une compétition capable des renversements de situation les plus fous (les rumeurs sur de présumées affaires de corruption et de matches arrangés devenant une seconde nature et, au passage, décisives à l’heure des verdicts) avant d’aligner les ratés. Avant de se perdre dans la très risquée gymnastique des calculettes. Mitigée que cette saison 2018-2019 pour une USMA qui se suffira d’une petite consolation avec un titre de champion plutôt orphelin quand les attentes étaient autrement plus en rapport avec son standing ? Quand la Coupe d’Algérie puis la Coupe arabe et enfin la LDC vous tournent le dos, beaucoup parmi les fans d’EL Bahdja, qui se désolent que leur équipe manque d’ambitions, vous diront, avec une pointe d’amertume, que la saison aurait pu être meilleure, la récolte plus conséquente mais pas un échec. Alors que la contestation populaire bat encore et toujours son plein, que des milliers de citoyens et d’étudiants battent chaque mardi et vendredi le pavé pour une Algérie libre et meilleure, c’est d’un édifice grandement fissuré dont les «Usmistes» héritent après la secousse, le séisme provoqués par l’arrestation de son mentor. Avant de passer aux bilans de fin de parcours, on reste néanmoins convaincu du côté de la Casbah-Bab El Oued-Soustara, que la récolte est bonne. Que l’équipe pouvait mieux faire. Que ça aurait peut-être (qui sait) pu être pire. Place à la fête en attendant une prochaine rentrée placée d’ores et déjà sous le sceau de l’inconnu. Du saut dans l’inconnu avec des cieux bien chargés et des lendemains s’annonçant sombres. Et tout le monde sait pourquoi.

Par Azouaou Aghiles

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