La tripartite du mois d’octobre prochain revêt une grande importance aux yeux du patronat et des partenaires sociaux. Le rendez-vous est également précieux pour le gouvernement qui se trouve dans une situation embarrassante, suite à la baisse des cours du pétrole, une occasion pour lui d’impliquer toutes les parties concernées par cette crise afin d’y faire face.
En fait, cette tripartie avait été réclamée auparavant par certains spécialistes qui ont appelé à la convocation urgente de ce forum de concertation sociale afin d’examiner les effets du recul des recettes extérieures du pays et de réfléchir aux mesures d’austérité qu’il y a lieu d’instaurer pour y faire face. Le contexte de cette tripartite, contrairement aux précédentes est ainsi particulier. Tout le monde doit mettre la main dans la pâte. Selon le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, cette réunion (gouvernement-UGTA-patronat), prévue en octobre prochain à Biskra, va accorder un intérêt particulier à la promotion de la production nationale, a indiqué, mercredi à Alger, le ministre de l’Industrie et des Mines. Elle étudiera la situation du monde du travail et passera en revue les questions qui demeurent pendantes sur le front social après l’entrée en vigueur, au mois d’août, des effets induits sur les salaires par l’abrogation de l’article 87-bis du code du travail. Mais, à quelques jours seulement de sa tenue, aucun programme n’a été encore tracé, selon des sources patronales. On sait seulement que des réunions se préparent entre le Patronat et le ministère du Commerce dans ce sens. Pour le gouvernement, la tripartite d’octobre revêt un caractère particulier du fait de la conjoncture économique dans laquelle elle intervient et du lieu où elle va se tenir puisque les précédentes s’étaient toutes déroulées à Alger. Le choix de Biskra n’était pas fortuit. C’est un choix symbolique et c’est le Premier ministre lui-même qui a choisi cette wilaya en raison de ses potentialités économiques. Quant au choix de se focaliser sur le dossier de la production nationale, il a été dicté notamment par la conjoncture actuelle qui impose au pays de redoubler d’efforts en matière de développement économique hors hydrocarbures. Le gouvernement mise essentiellement sur le secteur de l’industrie pour stimuler et conforter la production locale, alors qu’une quinzaine de filières stratégiques avaient été identifiées et pour lesquelles des efforts supplémentaires doivent être déployés en matière d’investissement. Ces filières sont celles qui coûtent cher en termes d’importations et qui recèlent d’importants potentiels comme les industries de mécanique, pharmaceutique, sidérurgique et aéronautique. C’est autour de ces éléments que va s’axer fondamentalement la prochaine tripartite. Notons que le secteur industriel n’assure, actuellement, que 40% des besoins du marché national et que l’objectif de la relance des filières industrielles en question est de couvrir ce déficit et, même, de dégager un excédent pour les exportations. Pour sa part, l’UGTA estime que le développement de la production nationale était le levier de la diversification économique, en saluant, dans ce sens, l’initiative lancée par le gouvernement pour encourager la consommation des produits algériens. Les organisations patronales ont réitéré, quant à elles, leur engagement et implication dans cette démarche du gouvernement concernant la promotion de l’investissement productif.
Ines B.