Pour le Conseil des lycées d’Alger (CLA), le secteur de l’éducation compte parmi les secteurs les plus défavorisés en Algérie. Le Syndicat estime que ce secteur ne cesse de se dégrader de jour en jour, sans que la tutelle n’intervienne pour y remédier. C’est un bilan pas du tout rassurant que le CLA a dressé sur la situation de l’École algérienne. Dans un communiqué de ladite formation syndicale, on considère que le secteur accuse un énorme retard, et cela à plusieurs niveaux, tels que les diplômes non-reconnus à l’étranger, récolte de très mauvais résultats lors des Olympiades et encore une recherche scientifique quasiment-inexistante. «Il n’est donc pas étonnant si le système éducatif algérien serait classé parmi les derniers à l’échelle mondiale», peut-on lire dans le même communiqué. Citant les raisons qui ont poussé au pourrissement, le CLA évoque en premier lieu les mauvaises conditions socioprofessionnelles dans lesquelles exercent les enseignants, ne leur permettant pas d’accomplir leurs tâches convenablement. Il est également question de l’organisation de concours de recrutement sans critères bien définis et des promotions faites de façon aléatoire, ce qui accentue le malaise dans le secteur. La bureaucratie en est aussi l’une des causes majeures, puisqu’elle détruit le secteur, tant au niveau central qu’au niveau régional. Le même Syndicat a dans le même contexte fustigé les négociations entreprises avec les partenaires sociaux, dans la gestion des conflits du travail, puisque «celles-ci se terminent à chaque fois par des mensonges et des menaces». Les infrastructures destinées au secteur de l’éducation sont détournées par des responsables corrompus, ou bien ne sont pas remises à temps aux concernés, accusent les représentants du CLA. Les accusations ne s’arrêtèrent pas là, puisque le CLA considère que la tutelle tend à dévaloriser le statut de l’enseignant aux yeux de l’opinion publique, et veut faire de lui un être paresseux et matérialiste. Plus grave encore, l’enseignant serait diabolisé et traité de personne sans foi ni religion. Le Syndicat dénonce, en outre, les menaces de licenciement contre les enseignants et l’instrumentalisation de la justice pour déclarer la grève illégale. S’agissant, d’autre part, de la catégorie d’enseignants vacataires, on signale que celle-ci est exploitée et vouée à travailler sur contrat. Ces enseignants ne jouissent pas de leurs droits, car ils ne perçoivent pas leurs salaires à temps, et ils n’ont pas aussi droit à la prime de rendement, comme l’ensemble des enseignants. Abordant la violence scolaire, là encore, c’est une autre paire de manche. On explique que cette dernière aurait atteint son apogée à cause du manque d’encadreurs qui pourront contribuer à la diminution de ce fléau. Devant cette situation chaotique, le CLA se dit mobiliser afin de sauver l’École, rappelant son attachement à ses droits «légitimes».
Dans ce sens, le Syndicat cite l’élaboration d’un statut particulier des travailleurs, pouvant leur garantir une vie décente. La réforme du Système éducatif qui préparera le futur citoyen algérien à s’assumer et à assumer ses responsabilités au sein de la société. L’élaboration d’une charte d’éthique pour régler tous les problèmes que vit le secteur de l’Éducation. La valorisation du savoir et la connaissance intellectuelle. Et enfin la mise en place d’un système de gouvernance transparent et démocratique pour lutter contre la bureaucratie et la corruption qui rongent le secteur de l’Éducation nationale.
Ania Naït Chalal