La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, s’est refusée à parler d’échec, à propos des réformes engagées dans le secteur par son prédécesseur, Aboubakr Benbouzid, durant l’année 2003. S’exprimant, hier, lors du Forum de la Radio nationale, la ministre a essayé de rassurer l’opinion publique, faisant savoir que les mesures d’austérité, décidées par les pouvoirs publics, ne remettent pas en cause le programme lié au secteur de l’Éducation.
Le secteur de l’Éducation est un secteur stratégique, a dit Benghebrit, soulignant que l’État a pris ses précautions, et que la politique de recrutement et, notamment, celle en rapport avec les examens, prévus au mois de mars 2015, est maintenue vaille que vaille. «Les concours et examens auront bel et bien lieu au mois de mars. En tant que secteur stratégique, nous ne pouvons ouvrir des écoles sans encadrement pédagogique», a-t-elle rétorqué à l’interrogation d’un confrère, tout en expliquant que les départs à la retraite est également à mettre en cause. Après avoir été une nécessité, la rationalisation des dépenses publiques est devenue une urgence, a reconnu la ministre, tout en avouant qu’il y avait beaucoup de dépenses inutiles. De même, elle a annoncé agir de concert avec les responsables du ministère de l’Habitat pour rattraper le retard constaté, en matière de réception de nouveaux établissements scolaires. Côté ressources humaines, et même si elle dit que le secteur emploie environ 500 000 fonctionnaires, il n’en reste pas moins que les statistiques font ressortir, actuellement, l’existance de quelque 7 000 postes vacants à pourvoir, en matière d’encadrement pédagogique. Il est inconcevable de réceptionner de nouveaux établissements éducatifs sans pourvoir des enseignants et des professeurs, a déclaré à ce propos la ministre. «Nous nous attelons à préparer la rentrée scolaire 2015-2016, dès le mois de mars prochain et, au mois de juillet, toutes les conditions seront réunies pour une nouvelle année scolaire», a-t-elle encore dit. Au plan de la pédagogie, proprement dite, Mme Benghebrit a explicitement affirmé agir en vue de l’amélioration de la pratique de la gestion pédagogique. À propos de la surcharge des classes, elle affirme que, selon les paramètres de rigueur, le taux où l’on parle de surcharge c’est lorsqu’il y a plus de quarante (40) élèves par classe. «Notre objectif, c’est de réduire ce taux», a-t-elle dit, indiquant que, respectivement, la surcharge des classes est estimée à près de 2% pour le palier du primaire, de 4% pour le moyen et de 10% pour le secondaire. Autre bonne nouvelle annoncée par la ministre au cours du Forum, elle s’est félicitée de la réappropriation par le département de l’Éducation de nombre d’établissements prêtés dans le cadre de la solidarité nationale à d’autres secteurs. À propos des remous vécus par le secteur, dont la plus saillante est la grève des intendants, la ministre a exprimé son espoir de voir les choses aller dans le bon sens. «Nous pouvons dire que nous avons rencontré les syndicats, et que nous sommes dans la phase de l’application» des acquis arrachés par les partenaires sociaux. Elle a même avancé un taux de 95% points sur lesquels un accord a été conclu, tandis que les autres 5% font actuellement l’objet de débat. Il y beaucoup d’intox dans ce qui a été répercuté dans une certaine presse, et cela a inquiété les élèves et leurs parents, n’a pas manqué de déclarer Benghebrit. De 2008 à ce jour, il y a un saut qualitatif qui a été réalisé dans la situation des professeurs et des fonctionnaires du secteur, a-t-elle tenu à souligner. «Nous œuvrons à l’amélioration des conditions de travail dans le secteur», a-t-elle opiné. Enfin, la ministre a réitéré que la deuxième session de l’examen de 5e est supprimée, et que l’examen du Baccalauréat 2015 ne connaîtra pas de changement majeur, à savoir qu’il y aura, comme de coutume, deux sujets au choix pour le candidat. Elle a affirmé aussi que l’élaboration des sujets d’examens prend en considération le niveau de l’élève moyen, et non celui de l’excellence.
Mohamed Djamel