Quand l’Algérie qualifie la politique expansionniste et belliqueuse du Maroc de menace pour la paix et la sécurité dans la région, elle le dit en connaissance de cause. Disons-le clairement : depuis que le Maroc a mis le feu aux poudres en violant, novembre 2020, le cessez-le-feu conclu avec le Front Polisario en 1991, la situation dans les territoires sahraouis occupés s’est gravement détériorée.
Du coup, le Makhzen a mis fin à tout espoir de reprise des négociations pour une paix durable ouvrant les perspectives à la relance du plan onusien pour l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Guidé par ses ambitions expansionnistes dans un contexte géopolitique mondial aidant, ouvrant ainsi grandes les portes à toutes les exactions, en matière des droits de l’homme, contre le peuple sahraoui, le Royaume de Mohammed VI s’est vu alors tout permettre, dans une impunité totale. Au –delà des hostilités à l’origine de la reprise de la lutte armée du côté du Front Polisario, les forces d’occupation ont pris pour cibles les civils dans la région. Ce qui est un précédent très grave dans la mesure où il va en violation des « lois de la guerre ». Et pas que ! On ne compte plus, depuis lors, le nombre des victimes des frappes aériennes chirurgicales opérées par les FAR. « Chirurgicales » parce que les armes utilisées étaient sophistiquées. Mais, selon les dernières nouvelles, le nombre de victimes de ces frappes menées au drone est loin de « conforter » une quelconque « bavure » qu’avancerait le Maroc.
Ce sont plus de 80 civils à avoir été tués par les forces marocaines, selon le quotidien français « La Croix ». Ces attaques marocaines ont ciblé aussi bien des Sahraouis que Mauritaniens et Algériens. L’affaire du lâche assassinat de trois de nos ressortissants, dans un bombardement barbare de leurs camions en novembre 2021, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, était la preuve de trop que la sécurité et la paix dans la région étaient le dernier souci du Makhzen. Un régime prêt à sacrifier son peuple pour la survie de la dynastie.
Les chiffres présentés par le journal français, via un reportage publié récemment, sont éloquents. Les drones marocains étaient à l’origine de la mort de 86 civils et la destruction de 49 véhicules de Bédouins, précisant que depuis la fin de l’année 2021, les tirs de drones ont commencé à cibler les nomades. Et quel est l’objectif recherché par les forces du Makhzen ? « Nettoyer » cette zone de toute présence civile, selon le président de l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis. Partant de ces faits établis et documentés, le Maroc est passible de poursuites devant les tribunaux internationaux pour crimes de guerre.
Farid Guellil