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« Djafef », une mise en garde contre les travers des sociétés proies aux conservatismes

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La pièce de théâtre « Djafef », un drame qui met à nu les travers des sociétés archaïques, régies par le conservatisme et les tabous, a été présentée mercredi à Alger, devant un public peu nombreux.
Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), dans le cadre des 9e Journées du Théâtre du sud ouvertes le 29 juillet dernier, le spectacle, écrit et mis en scène par le jeune Mebarek Reggani, pose le problème des différents blocages qui freinent l’évolution de toute société proie à l’instabilité et encore régie par le conservatisme. Produite par la coopérative « El Amel » pour la culture et les arts de la ville d’Adrar, « Djafef », raconte, près de 80 mn durant, l’histoire d’un amour impossible entre un serviteur appartenant à la classe modeste et sa maîtresse issue de la noblesse.
Contrainte de fuir le domicile familial, après que son père, catégoriquement opposé à cette relation « insensé », ait renvoyé son bien aimé et ordonné son éloignement, la jeune maîtresse se retrouve désemparée.
Vivant dans l’errance, la jeune femme se retrouve dans un lieu morbide, au milieu d’une communauté de gens persécutés par l’échec et le désespoir, où chaque individu vit dans le souvenir d’un passé lourd de drames et de concessions, refusant de s’accepter et encore moins, d’aller vers les autres.
Après plusieurs rebondissements, l’incomprise qui venait de retrouver son bien aimé, se voit confrontée au regard de son père qui l’a rattrapée et qui, pour « laver son honneur », décide de les exécuter tous les deux, pour finir dans la tragédie avec la mort du serviteur et du père assassiné par une autre femme, intervenue pour sauver la malheureuse. Misant sur la puissance du texte et le jeu des acteurs, Mebarek Reggani s’est lancé un défi qu’il a réussi en laissant les comédiens évoluer sur une scène nue, leur apportant le soutien judicieux de la bande son et de l’éclairage qui ont été d’un apport concluant au spectacle, créant les atmosphères et les ambiances adéquates aux différentes situations. Dans des échanges au rythme soutenu, les comédiens, Mustapha Boubekeur, Tennou Kheïlouli, Abdelmadjid Bouziane, Souhila Mimouni et Mebarek Reggani, ont su porter la densité du texte, occupant tous les espaces de la scène, au plaisir d’un public qui a longtemps applaudi les prestataires à l’issue de la représentation.
Huit troupes de théâtre animent les 9e Journées du théâtre du Sud qui se poursuivent jusqu’au 3 août prochain, avec, en marge des représentations, des conférences, des débats, des Masters-Class, des expositions et des rencontres littéraires.

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