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DISCOURS DE BENSALAH ET CEUX DE GAÏD SALAH : Entre similitudes et différences

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Le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, dont la demande de départ est exprimée par le Hirak, a fait de nouveau appel au dialogue. Pour des acteurs de la scène nationale, le discours du Bensalah est quelque peu «une reprise» de la démarche, voire des mots employés par le chef de l’état-major de l’ANP, dans ses discours. Il y a à relever toutefois des différences sur la teneur et la forme chez les deux communicants.
« J’invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales, jalouses du devenir de l’Algérie, à opter pour le dialogue inclusif en tant que voie menant à la participation au processus de concertation que l’État s’emploiera à organiser dans les meilleurs délais », a lancé, dans une tentative de convaincre, Abdelkader Bensalah, dans son discours adressé à la Nation, jeudi dernier.
La semaine dernière, le chef de l’état-major de l’ANP avait insisté, dans un discours prononcé à partir de la 6e Région militaire, que « l’unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays est d’adopter la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération. » Au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel d’annuler la présidentielle du 4 juillet et de charger Bensalah, qui voit son mandat ainsi prolongé au Palais d’El-Mouradia, de convoquer un nouveau scrutin. Le chef de l’État a annoncé : « Cette situation m’oblige donc à continuer à assumer la charge de chef de l’État jusqu’à l’élection du président de la République, et je suis parfaitement conscient de l’ampleur de cette responsabilité. » Une situation « exceptionnelle », considère-t-il, qui « nous interpellent tous sur l’impératif de faire appel à notre intelligence collective en vue de faire prévaloir la sagesse et la pondération nécessaires pour surmonter les obstacles à l’origine de la conjoncture actuelle et construire, ensemble, la prochaine étape. »
Contrairement au chef de l’état, Gaïd Salah avait évoqué, lui, la nécessité de faire « des concessions réciproques », estimant que « c’est ainsi que l’on outrepasse les divergences entre les différents avis, ou du moins on réduit les écarts entre les points de vue contradictoires et contrastés, sachant que rien ne s’élève au-dessus de l’intérêt de notre patrie. »
Toutefois, les deux responsables s’opposent tous les deux à l’idée d’une solution à la crise passée sous une transition. Si maintenant Gaïd Salah assume le rejet de cette démarche, Bensalah en fait complètement abstraction.
Dans son discours la soirée du jeudi dernier, en effet, Bensalah n’a, à aucun moment, évoqué le mot « transition », suggérant que « seul le président de la République, élu démocratiquement, jouira de la confiance et de la légitimité requise pour lancer les réformes [politiques et économiques que revendique le Hirak] et contribuer à relever les défis qui se posent à notre Nation. » Gaïd Salah a été plus tranchant sur la question : « La priorité aujourd’hui, et je le redis instamment encore une fois, est que chacun de nous croit en l’importance d’aller vers un dialogue constructif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase (…) et assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possibles, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination ».
Hamid Mecheri

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