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Ce qu’en pensent des partis politiques, syndicats et personnalités du discours de Bensalah

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Le chef d’état, Abdelkader Bensalah, a appelé de nouveau, jeudi, dans un discours adressé à la Nation, au dialogue où participeraient la classe politique et la société civile. Il a également évoqué la poursuite des charges de chef de l’État jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République. Un message qui n’a pas manqué de faire réagir la classe politique, des syndicats et des personnalités, dont certains ont été interrogés par nos soins et d’autres ont réagi de leur propre volonté.

Djilali Soufiane : «C’est des ouvertures théoriques sans passer au concret »
Pour le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, le discours de Bensalah est un rappel de ceux qu’avait déjà annonçé le chef d’état-major, Gaïd Salah, depuis plus de deux semaines. « Je pense qu’il y a quelques propositions d’ouverture et de dialogue mais c’est largement insuffisant» nous a déclaré hier Djilali. «Les Algériens ont un grand problème de confiance en ce pouvoir. Or celui-ci ne veut donner aucun gage sérieux pour rétablir sa confiance». à propos de l’offre de dialogue, le chef de Jil Jadid estime qu’il s’agit «d’ouvertures théoriques sans passer au concret ». «Il aurait fallu qu’ils (tenants du pouvoir : ndlr) désignent une commission avec des personnalités acceptées par tous pour qu’ils entament le dialogue», suggère-t-il avant de conclure que «le pouvoir sait bien que le peuple refuse de discuter avec Bedoui et Bensalah».

Boualem Amoura : «Les représentants de l’état pour le dialogue doivent être honnêtes»
«Le pouvoir veut passer sa feuille de route malgré son échec», nous a déclaré hier Boualem Amoura, SG du SATEF. Pour notre interlocuteur, «ils nous ont fait perdre du temps, alors qu’on aurait pu trouver une solution depuis avril passé au moment où ils ont annoncé les élections du 4 juillet», indique-t-il en s’interrogeant pour savoir «pourquoi refusent-ils une période de transition ? Alors qu’elle est la meilleure solution».
Pour notre interlocuteur, personne ne peut être contre un dialogue sérieux et sincère qui «aide les Algériens à discuter entre eux», estime-t-il en renvoyant à «la conférence nationale de la société civile» convoquée pour le 15 juin prochain. «L’appel de Bensalah ne s’inscrit nullement dans le concept de la société civile», a tiré comme parallèle Amoura. Selon lui, le pouvoir «n’arrête pas de violer la Constitution» au moment où «il dit rester dans son (Constitution : ndlr) cadre. On nous parle du respect de la Constitution et on lui ajoute un « bonus » à son mandat !», comme pour dénoncer le prolongement du mandat de Bensalah.
Au titre des propositions de sortie de crise, Amoura pense que «la seule  solution consensuelle » est celle de se mettre autour d’une table pour rapprocher les visions entre les Algériens» en désignant, précise-t-il, des représentants de l’état « honnêtes » comme membres de ce dialogue». et poursuit Amoura, en assurant aussi l’accompagnement et la garantie du côté de l’armée » souligne-t-il.
Et à lui de conclure qu’«on ne peut pas aller vers un dialogue sérieux alors qu’il y a encore des détenus d’opinions dans les prisons. Autrement, on ne peut pas discuter dans un climat de peur».

Le RCD appelle au maintien de la «mobilisation permanente»
Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a réagi au discours du chef de l’état, Abdelkader Bensalah, en appelant au maintien de la « mobilisation permanente » et la «présence massive dans la rue» jusqu’à «l’avènement d’un nouveau système politique». Pour le chef du RCD, «la situation «exceptionnelle» que vit notre pays nous oblige, nous aussi, à continuer à assumer nos responsabilités de citoyens par une mobilisation permanente et une présence massive dans la rue jusqu’au départ de la bande, et l’avènement d’un nouveau système politique», écrit le leader du parti dans un tweet. Et à Belabbas de s’interroger : «Faut-il commenter une seconde fois les grandes lignes du discours de Gaïd Salah relu par Bensalah ?», comme pour parler d’un discours similaire à ceux prononcés par le chef d’état-major de l’ANP.

Samir Bouakouir : «Il faut passer aux actes»
Le militant politique, Samir Bouakouir, a appelé à passer aux actes. «Pour que ce dialogue soit sincère, il faut également des preuves» telles, explique-t-il, «l’arrêt de la répression et des interpellations arbitraires, libération inconditionnelle des détenus d’opinion et levée de toutes les entraves à l’exercice des droits et des libertés fondamentales», écrit-il. L’ancien cadre du FFS ajoute : « On ne peut accepter un dialogue avec une épée de Damoclès sur la tête et sans avoir le droit de discuter de ses objectifs ».

Le PT : «Un discours au caractère provocateur»
Le secrétariat permanent du bureau politique du Parti des travailleurs (SPBP), qualifie le discours de Bensalah de « provocateur». Dans un communiqué rendu public, le PT a relevé un caractère «provocateur du discours de Bensalah car il nargue les millions d’Algériennes et d’Algériens qui manifestent de manière continue depuis bientôt 4 mois pour le départ du système et de tous ses symboles», écrit-il.
Pour le PT, «la révolution portée par des millions d’Algériens et d’Algériennes, qui exigent clairement le départ du système en place et l’exercice de la souveraineté populaire, rejette les méthodes anti-démocratiques et despotiques qui ont prévalu jusqu’à maintenant ». Selon le parti de Louisa Hanoune, le chef de l’état invite les Algériens à «l’accompagner dans une œuvre de sauvetage d’un système/régime anti-démocratique et obsolète». Enfin, le PT dénonce «une nouvelle fois la répression» qui s’est abattue, hier, sur les manifestants à Alger, lors de la 16e marche.

LADDH: «Bensalah n’annonce rien de nouveau»
Pour Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, le discours de Bensalah, à travers lequel il fait offre de dialogue, «répond bien au proverbe qui dit « La montagne qui accouche d’une souris », en affirmant que ce discours «n’annonce rien de nouveau ». Selon Salhi, le chef de l’État « réitère ce qui a été déjà annoncé par le chef d’état-major et du Conseil constitutionnel».
Propos recueillis par Sarah Oubraham

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