Au total, 923 incendies ont été enregistrés en Algérie depuis début juin 2019, détruisant ainsi une superficie de plus de 6 058 hectares de forêt, a déclaré, dimanche, le sous-directeur de la protection du patrimoine forestier à la direction générale des forêts, Abdelghani Boumsaoud.
Enregistrant une moyenne de 17 incendies par jour , le responsable a précisé que Tissemsilt est la province la plus affectée avec 1 143,75 hectares de forêt ravagés, mais aussi , Ain Defla avec plus de 942 hectares de forêt dévasté et Médéa qui a perdu plus de 300 hectares de son couvert végétal .Concernant la région de Kabylie , il y a d’abord Tizi-Ouzou avec 164 incendies qui ont ravagé 962 hectares, causant plusieurs pertes, dont des dizaines d’hectares de chênes verts, de broussailles de figuiers, d’oliviers et d’autres arbres fruitiers ,puis Bouira avec plus de 496 hectares et, enfin, Béjaïa avec 58 feux et 496,50 hectares ravagés par les flammes .
D’autre part, un incendie, déclaré au village de Oum Laâlou dans la commune de Tissemsilt, a détruit plus de 9 hectares de céréales, a-t-on appris des services de la Protection civile. Le feu s’est déclenché aux environs de 12 heures dans une exploitation agricole privée implantée dans une zone rurale détruisant plus de cinq ha de blé dur, quatre ha d’orge, un hangar avicole vide et une serre en plastique. L’intervention des agents de la Protection civile a permis de sauver 20 ha de la surface restante de blé dur et d’orge dans la même exploitation, ainsi qu’un entrepôt avicole et une habitation rurale limitrophe. De son côté, le conservateur des forêts de Tizi-Ouzou a tenu à démentir, par la même occasion, les informations circulant sur les réseaux sociaux faisant état de la perte de singes magot. Il explique que «les images relayées sont celles d’une espèce de singes qui n’existe pas en Algérie», s’interrogeant d’ailleurs sur les visées d’une telle campagne de fausses informations sur la Toile.
Le conférencier est revenu sur le bilan des feux de forêt enregistrés depuis le 1er juin dernier, dont les pertes sont estimées à 11 milliards de centimes. Il note que ses services ont dénombré 167 incendies ayant détruit 1 450 ha de forêt. Les daïras les plus touchées sont Tigzirt (notamment Mizrana) avec 26 feux ayant ravagé 325 ha, suivie de Mekla avec 18 incendies et 206 ha de maquis brûlés. Azazga et Azeffoun suivent avec respectivement 13 et 15 incendies et des pertes de 144 et 175 ha du massif forestier. Indiquant le facteur humain comme étant la principale cause, il a appelé les citoyens à observer plus de vigilance et de civisme.
Confrontée à une saison estivale particulièrement sèche, le Nord de l’Algérie, à l’instar des régions du bassin méditerranéen, est très vulnérable aux incendies de forêt, de brousses et de maquis.
Ainsi, une superficie de 49 hectares de forêt a été détruite par les flammes au cours des trois derniers jours dans les communes d’El-Aïssaouia, Bouchrahil et El-Haoudine, dans la wilaya de Médéa, a-t-on appris mardi auprès de la Protection civile.
Les pertes les plus importantes ont été enregistrées au lieu-dit Kef Lahmar El-Mâamria, dans la commune d’El-Aïssaouia (Nord-Est de Médéa), où pas moins de 27 hectares de pins d’Alep ont été ravagés par les flammes, a-t-on indiqué, ajoutant que cinq hectares de broussailles, 430 arbres rustiques et 25 ruches ont été également décimés. Les équipes d’intervention dépêchées sur les lieux du sinistre ont pu maîtriser l’incendie et protéger des dizaines d’habitations situées à proximité, ainsi qu’une superficie de plus de 100 hectares de forêt menacée par la progression du feu, a-t-on signalé. Trois autres importants incendies de forêts, qui s’étaient déclarés , dimanche et lundi derniers , au niveau des massifs forestiers de El-Ouazzana et Ouled -Sidi-Moussa, commune de Bouchrahil (Est de la wilaya), et Beni-Souka, dans la commune d’El-Haoudine (Nord-Est), ont causé la destruction de 22 hectares de forêt et 5 hectares de maquis et de broussailles, a-t-on poursuivi.
Un autre incendie, qui s’est déclaré également samedi à la forêt «Kherassa» dans la commune de Sidi- Abed (Tissemsilt), a détruit plus de 5 hectares d’arbres forestiers, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile. Le feu a détruit les arbres de pin d’Alep, a indiqué la même source, qui a ajouté que les agents de la Protection civile ont réussi, en compagnie des éléments de la conservation des forêts, à éteindre les flammes en quatre heures.
Cette intervention a permis de sauver des vastes superficies de cette forêt distante de 9 kilomètres du chef-lieu de la commune de Sidi-Abed marquée par son couvert végétal dense (surtout en essence de pin d’Alep). Quinze agents et cadres ont été mobilisés pour maîtriser cet incendie, de même que deux camions et deux véhicules tout-terrain à citerne y ont été utilisés a-t-on fait savoir. La conservation des forêts a mobilisé, en collaboration avec plusieurs organismes dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt de l’édition 2019, des moyens humains et matériels importants, dont 14 brigades mobiles (plus de 900 cadres et agents d’intervention), plus de 20 camions à citerne, huit véhicules tout-terrain, 24 autres véhicules et 92 engins de différents poids relevant de la protection civile.
également, un incendie, qui s’est déclenché samedi soir au niveau de la forêt de Baïnem (15 km à l’ouest d’Alger), a détruit près de 20 hectares d’espaces forestiers, selon les premières estimations de la conservation des forêts de la wilaya d’Alger.
Le sous-lieutenant Sadek Kamel de la direction de la Protection civile d’Alger a précisé, quant à lui, que l’extinction des incendies avait eu lieu vers 9H, tandis que les moyens mobilisés continuent à être à pied d’œuvre en prévision de tout autre éventuel foyer d’incendie. Au total, 8 camions de pompiers, auxquels s’ajoutent 10 autres de l’Unité nationale d’instruction et d’intervention de Dar El-Beïda et 2 hélicoptères du groupement aérien relevant de la direction générale de la Protection civile ont contribué à l’extinction des feux qui, a-t-il estimé, «n’ont occasionné fort heureusement aucune perte humaine».
à noter que la forêt de Baïnem, la plus importante au niveau de la capitale, constitue un espace de divertissement et offre des paysages naturels éblouissants. Elle s’étend sur une superficie de 504 hectares ayant des frontières avec cinq communes à savoir Bouzaréah, Hammamet, Raïs-Hamidou, Aïn-Benian et Béni Messous.
Yousra Hamedi
