Entre les anciennes figures de la classe politique nationale, chefs de partis, ex-députés et hommes d’affaires plus ou moins connus du grand public, sans oublier les simples citoyens déjà engagés dans la collecte des 60 000 signatures nécessaires pour valider sa candidature, l’élection présidentielle à venir ne désemplit pas de candidats.
On est autour de 62 candidats, à savoir 12 chefs de partis et 50 prétendants libres, à retirer les formulaires de souscription, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur. Bien au contraire, Adbelouahab Derbal, président de la HIISE, explique les raisons de cette foultitude d’ambitions à postuler à la magistrature suprême, par la Constitution du pays qui garantit ce droit à chaque citoyen. «La multiplication des candidats, ou déclarés candidats, aux élections présidentielles du 18 avril est quelque chose de normal et d’attendu. La Constitution algérienne garantit à chaque citoyen, remplissant les conditions obligatoires, le droit de se présenter à la magistrature suprême, indépendamment de sa qualité et son état», a expliqué Derbal, hier à Alger, lors d’une réunion de la HIISE. Quant à la mission de l’instance qu’il dirige, Derbal a promis de faire face à toute tentative d’achat de voix par les candidats en lice : «On ne peut pas réagir à partir de simples rumeurs, c’est pour cela que nous attendions toujours les preuves comme nous l’avions fait lors des Législatives de mai dernier. D’ailleurs la HIISE a sanctionné les personnes coupables de ce délit [achat de voix] après que les accusations avaient été confirmées et des preuves été portées ». Accusé souvent par les partis de l‘opposition d’être partiel en faveur des partis au pouvoir, Derbal, a défendu encore une fois avec sa méthode son organisme : «chaque parti politique est libre dans ses critiques contre la HIISE, mais je ne peux répondre à toutes les critiques», notant que «la HIISE est une structure sans âme, où l’on respecte toujours tous les avis». Ne quittant pas son optimisme, Derbal s’est engagé à améliorer la performance de son organisme pour veiller scrupuleusement au processus de vote. De même, Derbal a considéré que la présence d’observateurs étrangers lors du prochain scrutin «va rendre l’élection présidentielle plus transparente et crédible» même si cela aussi ne «signifierait pas par contre l’absence de critiques». Derbal a reconnu l’existence de vide dans les procédures légales encadrant les élections, invitant par la suite à y remédier au plus vite en perspective du scrutin du 18 avril prochain, en plaidant aussi en faveur d’un « travail participatif et d’ensemble pour répandre la culture électorale et améliorer ses répercussions sur la vie des citoyens» et ce dans le cadre du respect des lois de la République.
Un magistrat-superviseur dans chaque commune
Prenant part à cette réunion de la HIISE, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a annoncé la nomination de 1 541 juges à la tête des commissions électorales des APC ; 288 juges, entre permanents et supplétifs, à la tête des commissions électorales de wilayas, en plus de six juges pour la commission électorale supervisant l’opération de vote de la communauté algérienne à l’étranger. Ces magistrats désignés à la HIISE «vont œuvrer à rassembler et centraliser les résultats enregistrés et envoyés par les commissions électorales, dont les activités devraient cesser au plu tard dans les 72 heures suivant la clôture du scrutin afin de déposer ses PV immédiatement auprès du secrétariat du Conseil constitutionnel», a souligné le garde des Sceaux. Selon le même ministre, les procureurs de la République devraient enclencher, après chaque saisine de la HIISE et conformément aux dispositions de la loi, des poursuites pénales contre tout contrevenant coupable d’enfreindre le bon déroulement de l’opération électorale.
Révision exceptionnelle des listes électorales en cours
Pour apporter plus d’assurance, le ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, a affirmé que son département a entamé depuis hier la révision exceptionnelle des listes électorales qui s’étalera jusqu’au 6 février prochain.
«Nous avons mis en place une technologie de haute qualité pour améliorer les conditions de travail» des agents chargés de superviser ce scrutin, dit Bedoui comme pour assurer de la maîtrise par l’administration de l’opération. «Nous menons toutes ces opérations afin de faire des prochaines présidentielles une véritable fête démocratique, ce qui réalisera la pleine souveraineté de notre pays, ajoute-t-il, tout en assurant de veiller sur le déroulement de l’opération de vote le jour «J» pour permettre aux électeurs quiétude et sérénité.
Hamid Mecheri