Le musicien algérien Noubli Fadel, décédé dimanche matin à l’âge de 74 ans, a été inhumé, dans l’après-midi, au cimetière de Cherchell (wilaya de Tipasa), dans une atmosphère empreinte de recueillement et de profonde émotion. La cérémonie des obsèques s’est déroulée en présence des membres de la famille du défunt, de ses proches ainsi que de plusieurs figures du monde artistique, venues rendre un dernier hommage à l’un des grands noms de la musique algérienne authentique.
Le représentant de la ministre de la Culture et des Arts, Bilal Yahiaoui, a qualifié la disparition de Noubli Fadel de « tragédie » pour la famille artistique nationale, saluant le parcours d’un musicien de premier plan qui a marqué de son empreinte la scène nationale, arabe et internationale, et dont l’œuvre a fait de lui un ambassadeur de l’art et de la culture algérienne. A son tour, l’artiste Youcef Cherchali, qui a longuement côtoyé l’artiste durant sa période de maladie, a mis en exergue « son courage et sa forte volonté qui lui ont permis de faire face à la maladie avec la plus grande détermination », exprimant son « regret » face à la perte, pour la scène artistique, de « l’un des géants de l’art et de la musique en Algérie ». Pour sa part, le producteur de films, Amer Bahloul, qui a collaboré avec le défunt à plusieurs expériences dans la composition de musiques de films, notamment la série « Djouha » et le feuilleton « Bin youm oua leila » (Entre un jour et une nuit ), a évoqué les grandes qualités humaines de Noubli Fadel, sa bonté, sa modestie, son calme, son éthique élevée, ainsi que sa passion sans limites pour l’art et son « dévouement professionnel empreint de patriotisme et de sincérité ».
Dans son témoignage, M. Bahloul a souligné que le défunt était « un homme profondément patriote, amoureux de l’art et attaché au patrimoine, un musicien cultivé de haut niveau », rappelant qu’il figurait parmi les premiers à avoir fusionné la musique algérienne avec le flamenco et à produire des œuvres mêlant les musiques algérienne et orientale. Le poète et nouvelliste Bouzid Harzallah a également salué « la haute culture et la sensibilité artistique » du défunt, estimant que l’Algérie a perdu, avec sa disparition, l’une de ses grandes figures musicales, connue aussi pour sa force morale durant plus de 20 années de lutte silencieuse contre la maladie. Noubli Fadel est décédé dimanche matin à l’hôpital El-Maham de Cherchell, à l’âge de 74 ans, après une longue maladie. Virtuose du luth (Oud), le défunt est également connu pour ses collaborations avec de nombreux artistes et poètes algériens et arabes de renom, dont Mohamed Rachdi, Saloua, Hamidou, Fella Ababssa, Hassiba Amrouche, ainsi que de grandes figures de la chanson arabe à l’instar de Wadi’ Al-Safi, Mayada Al-Hennawi, Mohamed El Helw, Lotfi Bouchnak et Zied Gharsa. Il s’est également distingué dans la composition de musiques pour des productions télévisuelles et cinématographiques algériennes, récompensée par plusieurs prix.
