Alors que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, exhorte tous les pays à faire de l’action climatique la priorité mondiale, en faisant observer que les promesses et les politiques actuelles « ferment la porte » à la limitation du réchauffement de la température mondiale à 2 degrés Celsius, sans parler d’atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius, un sommet européen, que l’on dit «informel», se réunit vendredi à Prague (Tchéquie) avec comme préoccupation centrale, non pas l’urgence climatique mais le risque de pénurie de gaz qui prend une tournure dramatique pour les pays de l’Union européenne alors que l’hiver n’a pas encore montré sa rigueur. Les VingtSept n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le plafonnement des prix des importations de gaz. Ils veulent limiter la flambée qui caractérise le marché du gaz, mais n’ont pas trouvé la formule qui pourrait rencontrer l’adhésion de tous les pays européens. Le but affiché est de remédier aux prix élevés du gaz pour les ménages et les entreprises, de soutenir la croissance et l’emploi et de protéger les personnes vulnérables qui souffrent le plus des factures énergétiques élevées. On sait que le groupe Sonatrach a convenu avec six partenaires sur onze, de réviser les prix du gaz naturel algérien qui leur est exporté, en attendant de poursuivre les négociations avec les autres partenaires. À ce propos, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a annoncé la fin des négociations avec le partenaire espagnol Naturgy sur la nouvelle tarification, faisant savoir qu’un accord sera conclu dans « les tous prochains jours », dans ce sens. Il a expliqué qu’il s’agissait de revoir les cours du gaz naturel exporté aussi bien vers l’Italie que vers l’Espagne, « aujourd’hui que le marché international du gaz connaît une hausse surprenante des prix ». Les nouveaux prix et les volumes supplémentaires « restent confidentiels », a-t-il précisé. Des sources médiatiques parlent d’un quadruplement du prix du gaz exporté vers l’Espagne. Dans l’immédiat, c’est la crise sociale qui pointe son nez un peu partout dans l’Union européenne, avec l’imminence de faillites d’entreprises. “Des failles dans la solidarité européenne, jusqu’alors peu visibles, commencent à apparaître au grand jour, au fur et à mesure que la crise énergétique s’aggrave sur le Vieux Continent”, notent Les Echos, cités par les sites spécialisés européens. Pour le média Politico, “la crise énergétique qui frappe l’Europe sera de longue haleine”. Dans leur hâte à trouver une ou des solutions à la crise énergétique qui frappe leurs pays, certains dirigeants européens ne s’embarrassent plus des règles de fonctionnement de l’économie de marché, qui leur est chère, et tordent le cou, notamment, au principe de la libre concurrence. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, s’en est pris directement à TotalEnergies, Engie et EDF, qui «ne jouent pas suffisamment le jeu avec leurs clients, notamment les PME». Il annonce vouloir leur imposer un «code de conduite». La flambée des prix du gaz, conséquence de décisions politiques prises par les dirigeants européens, pénalise dramatiquement les citoyens qui se préparent à passer un hiver froid sans pouvoir se chauffer. La décision de réduire la consommation de gaz va toucher non seulement les particuliers mais surtout les entreprises. Les populations n’acceptent pas cette situation. Les médias rapportent qu’à Vienne en Autriche, La Haye aux Pays-Bas ou encore Zwickau en Allemagne, des milliers de personnes ont manifesté leur mécontentement contre leurs gouvernements respectifs, responsables, à leurs yeux, de l’explosion des prix de l’énergie. Plusieurs manifestations contre la hausse des prix, notamment celle de l’énergie, se sont tenues le 2 octobre dans diverses villes européennes. Dans la capitale autrichienne, à Vienne le 2 octobre, des milliers de personnes se sont rassemblées pour protester contre l’augmentation substantielle des prix de l’énergie. Les manifestants s’en sont notamment pris à la politique énergétique de leur gouvernement, incapable d’enrayer l’explosion des prix, et qui poursuit la politique européenne de sanctions contre Moscou.
M’hamed Rebah