Conseil de wilaya de Aïn Témouchent : les grandes lignes de la feuille de route de Sellal au menu

Aussitôt revenu d’Alger où il a assisté, vendredi et samedi passés, à deux regroupements des walis et walis délégués, qu’ont présidés respectivement le premiere ministre Sellal, et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Bedoui, le wali d’Aïn Témouchent, Hamou Ahmed Touhami a réuni, ce lundi 31 août 2015, le conseil de l’exécutif élargi aux maires et aux élus.
Voulant couper court aux différentes lectures qui pouvaient surgir de l’hémicycle, le wali, qui a réuni pour la première fois le conseil de wilaya, avait insisté à ce que les maires et les élus des deux chambres hautes assistent aux réunions et aux sorties à travers les communes de la wilaya. « C’est ma façon de travailler et c’est de cette manière que j’ai pu régler les problèmes dans les wilayas où j’ai exerçait, car, dit-il, les instances électives et l’exécutif de la wilaya ont le même but, c’est de travailler côte à côte pour promouvoir le développement local. » Après ce préambule qui a retenu l’assistance laquelle voulait savoir plus, le chef de l’exécutif instruit par le Premier ministre, fait lecture des principaux points contenus dans la feuille de route de Sellal. « La situation est critique et on est en plein crise économique.» Une phrase qui tombe tel un couperet et qui donne froid au dos. « Vous devez savoir que les grandes mesures prises par le gouvernement annoncent déjà les couleurs. Tous les projets inscrits et ceux non lancés sont gelés sauf les opérations liées à l’habitat, l’emploi, l’hydraulique (réseaux d’eau potable et d’assainissement), la santé. En un mot « le social continue ». Le non gel devait être élargi aux infrastructures de l’éducation nationale, une exception accordée à la demandeformulée par le wali de Constantine qui a parlé au nom de ses collègues. Aussi il a rapporté que la loi de finances 2016 sera revue à la baisse à concurrence de 9% par rapport à celle de 2014. Sellal avait élargi la tâche des chefs d’exécutif et veut faire d’eux « des walis économiques » Cette phrase, petite dans son contenu mais grande dans sa portée et ses retombées économiques. « Vous devez booster le développement local et les maires auront pour très bientôt des prérogatives larges qui leur permettent d’engranger des recettes et recouvrer les taxes et redevances diverses notamment celles liées au foncier communal. Le ministre de l’Habitat quant à lui devait charger les offices de promotion immobilière de procéder à la cession de tous les biens immobiliers qu’ils détiennent actuellement. C’est ce qu’a tenu à préciser le wali en voulant s’adresser au directeur de l’OPGI qui n’était pas présent dans la salle mais a rejoint l’assistance par la suite, à la demande du SG de la wilaya. La priorité n’est pas accordée aux recettes en devises fortes mais à celles en monnaie algérienne qui sont à la portée des différents gestionnaires économiques du pays. « Et pour faire avancer les choses sans tarder, le Premier ministre a ordonné les walis à ne pas faire cas du CALPI et du CALPIREF. Ces deux comptoirs qui étaient lourds et qui faisaient poireauter les investisseurs des années seront tout simplement gelés. Viva le gré à gré et que les gens disent ce qu’ils veulent dire. Le directeur de la PME/PMI étudie le dossier d’investissement avec le secteur concerné et le wali valide ou refuse le projet. » Dans la salle ceux qui écoutaient attentivement le wali ont bien saisi la portée du message et ce qui compte le plus est comment céder le foncier touristique au plus vite pour faire rentrer des recettes au plus vite. » C’est la nouvelle manivelle qu’il faut actionner et gare au commis de l’Etat qui veut mettre les bâtons dans les roues. Revenant à certaines situations qui demeurent en l’état depuis des lustres, le wali avait « instruit les directeurs concernés à procéder à l’assainissement du foncier détenu par des promoteurs et qui n’est pas mis en valeur. Il faut restituer aux domaines ces terres quitte à aller en justice avec ceux qui détiennent ces lots de terrains dans les zones d’activités et industrielles, dans les zones d’expansions touristiques et autres ». Dans sa lancée, Hamou avait rappelé à l’endroit des directeurs des domaines et de la conservation foncière les nouvelles dispositions à prendre. Et pour les mettre à l’abri des critiques au futur, c’est le ministre de tutelle qui va les saisir dans ce sens. « Il ne faut pas s’alarmer, il ne faut pas s’endormir mais il faut bouger », avait répété le wali une phrase dite par le ministre des Finances qui a estimé que la situation n’est pas reluisante. « Après le pétrole c’est le tourisme et le tourisme c’est une industrie, avait paraphrasé le wali les propos du ministre du Tourisme qui a fait une intervention magistrale, selon le wali. Mettant l’assistance dans le contexte économique nouveau, le wali a dit « si on rate cette occasion on aura tout raté et Aïn Témouchent n’a pas besoin de rater cette occasion», a-t-il conclu.
Boualem Belhadri