Alors que la guerre d’extermination menée par l’entité sioniste contre Ghaza entre dans son 21ᵉ mois, les voix s’élèvent partout dans le monde pour dénoncer les crimes et exiger des comptes.
Églises, fonds souverains, médias et citoyens multiplient les initiatives pour briser le silence complice et peser sur les soutiens occidentaux. La commission présidentielle suprême pour le suivi des affaires des Églises en Palestine, présidée par Ramzi Khouri, membre du comité exécutif de l’OLP, a adressé un message urgent aux chefs des Églises dans le monde. Joignant un rapport documentant les violations massives des droits humains en Palestine — et tout particulièrement à Ghaza, en proie à une guerre d’extermination inédite — la commission exhorte les chefs spirituels à condamner publiquement ces crimes. « Le meurtre, l’arrestation et le déplacement forcé des Palestiniens ne se limitent pas à Ghaza », souligne la lettre, qui évoque aussi l’escalade du nettoyage ethnique et de la colonisation en Cisjordanie, y compris à ElQods occupée. La commission accuse l’entité sioniste de fouler aux pieds le droit international et appelle à un positionnement éthique clair : « Le silence et l’inaction ne signifient rien d’autre que permettre au bourreau de fuir la justice », conclut le texte.
Oslo désinvestit : un géant de la finance rompt avec l’industrie de la guerre
Dans un geste hautement symbolique, le fonds de pension souverain norvégien, l’un des plus grands au monde (1,8 trillion USD), a annoncé lundi l’exclusion de plusieurs entreprises fournissant l’armée d’occupation. Oshkosh (États-Unis) et Thyssenkrupp (Allemagne) sont notamment placées sur liste noire pour avoir fourni du matériel susceptible de servir aux violations graves à Ghaza. La décision s’appuie sur un rapport de l’ONU alertant sur la complicité potentielle de ces sociétés dans des crimes de guerre. Le fonds, géré par la Banque centrale de Norvège, rappelle que ses directives éthiques interdisent tout investissement dans des entreprises alimentant des États commettant des violations systématiques. Un signal fort aux entreprises internationales pour qu’elles réévaluent leurs chaînes d’approvisionnement.
Un doc censuré par la BBC sera diffusé sur Channel 4
En Grande-Bretagne, la polémique enfle autour d’un documentaire explosif : « Ghaza : médecins sous les bombes », produit initialement pour la BBC, mais que cette dernière a refusé de diffuser, invoquant un supposé problème de « neutralité ». La Channel 4 a confirmé qu’elle diffusera le film le 2 juillet à 22h (heure locale). Le documentaire dévoile des preuves accablantes sur le ciblage systématique du personnel médical et des infrastructures de santé à Ghaza par l’armée d’occupation. Louisa Compton, responsable de l’information à Channel 4, défend « un film essentiel, méticuleusement documenté » et assume « un engagement pour un journalisme courageux ». Selon la production Basement Films, le film révèle que les 36 hôpitaux de Ghaza ont été endommagés ou détruits, et que médecins et secouristes ont été traqués, emprisonnés et parfois torturés. À Almere, aux Pays-Bas, la fondation « Plantez un Olivier » a organisé une veillée en mémoire des enfants tués à Ghaza. Sur la place de la mairie, des milliers de petites chaussures ont symbolisé ces vies fauchées. Les bénévoles ont lu les noms des enfants martyrs et distribué des tracts pour sensibiliser les passants. La directrice, Esther Van Der Most, promet d’organiser de telles actions partout aux Pays-Bas : « Il ne suffit plus de dénoncer. Il faut arrêter Israël », martèle-t-elle.
Colère populaire aux États-Unis : « Stop à l’armement d’Israël »
À Chicago, des dizaines de militants ont défilé sur Michigan Avenue, scandant : « Coupez toute aide américaine à Israël ! » et « Un embargo immédiat sur les armes maintenant ! ». Brandissant des pancartes, ils ont exhorté le Congrès à cesser de financer les crimes de guerre à Ghaza avec l’argent des contribuables. Dans un climat occidental de plus en plus fracturé, les accusations d’antisémitisme brandies contre les défenseurs des droits palestiniens semblent perdre de leur force. À New York, le musulman Zohran Mamdani a remporté la primaire démocrate pour la mairie malgré une campagne pour le diaboliser. En Grande-Bretagne, une performance d’un groupe de rap dénonçant l’armée israélienne a déclenché une tempête médiatique et une enquête policière pour « discours de haine », tandis qu’en coulisses, des voix appellent à regarder d’abord les crimes commis par les colons qu’un ministre britannique n’a pas hésité à qualifier de« terroristes ». L’analyste Caitlin Johnstone voit dans ces fissures un tournant : « Le soutien à Israël devient un fardeau politique aux États-Unis, notamment face aux pressions pour un conflit avec l’Iran. La contestation publique grandissante sape le récit officiel. » Même les révélations de soldats israéliens publiées dans la presse hébraïque nourrissent cette dynamique.
Quand l’Irlande et l’Espagne défient Bruxelles
Enfin, l’Irlande, soutenue par l’Espagne, appelle l’UE à réexaminer ses accords commerciaux avec Israël, dénonçant une « guerre génocidaire » à Ghaza. Une première brèche dans un consensus européen longtemps resté figé. De l’appel des Églises à la mobilisation citoyenne, du boycott financier au documentaire choc, les initiatives se multiplient pour réclamer justice. À mesure que s’effrite le contrôle de la narration, l’impunité de l’entité sioniste vacille sous la pression d’une opinion mondiale de moins en moins docile.
M. Seghilani