La préparation du Sommet arabe prévu à Alger et les défis qui s’y rattachent, ont été abordés par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, avec son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah Al Saud, à qui il a remis une lettre manuscrite du président Abdelmadjid Tebboune au Roi Salman ben Abdulaziz al-Saud.
C’est en qualité d’envoyé spécial du président Tebboune que Ramtane Lamamra effectue sa visite de travail en Arabie saoudite entamée mardi. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger indique que cette visite vise à raffermir les liens de fraternité et de coopération entre les deux pays frères.
Il y a deux ans, fin février 2020, le président Tebboune avait effectué une visite d’État en Arabie saoudite à l’invitation du Roi Salmane ben Abdelaziz al-Saoud. Les deux dirigeants avaient examiné les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale et la concertation sur les questions d’intérêt commun. Depuis, la situation sur la scène arabe a connu bien des développements, nécessitant la consolidation de la concertation et de la coordination entre les deux pays, en particulier «pour s’assurer de la bonne préparation des prochaines échéances pour l’action arabe commune», comme le souligne un communiqué du ministère algérien.
Une de ces échéances, la plus décisive, est le Sommet arabe qui était initialement prévu en mars prochain mais dont la date sera fixée dans le cadre de larges consultations, comme en ont convenu Ramtane Lamamra et son homologue saoudien le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah Al Saud, au cours de leurs entretiens. La concertation et la coordination sur toutes les questions liées au Sommet arabe seront poursuivies lors de la prochaine visite du ministre saoudien des Affaires étrangères en Algérie prévue en février prochain.
On sait que l’Algérie veut dédier ce Sommet à la cause palestinienne. Elle veut en faire également celui du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Les deux questions sont très sensibles dans la conjoncture délicate que traverse le monde arabe, déchiré tel qu’il est. Parmi les membres fondateurs de la Ligue arabe, la Syrie a vu son siège au sein de cette instance gelé, dans le sillage de la tentative de «printanisation » lancée en 2011 soutenue par les pays occidentaux et quelques pays arabes dont l’Arabie saoudite. La Syrie a résisté et a vaincu ses ennemis, ce ne sont pas les preuves qui manquent pour le démontrer, les observateurs honnêtes le confirment. La Libye n’a pas eu cette chance, mais tente de s’en sortir avec l’aide des pays du voisinage dont l’Algérie.
Autre point noir: le Yémen où la solution politique finira par s’imposer à l’Arabie saoudite. À la tête d’une coalition qui est intervenue dans le conflit yéménite en 2015 en lançant des frappes aériennes régulières contre ce pays, l’Arabie saoudite subit des attaques de drones et de missiles contre ses villes frontalières avec le Yémen, ce qui traduit la situation d’enlisement dans laquelle s’est installé ce conflit. Le prétexte soulevé par l’Arabie saoudite est le soutien apporté aux houthis par l’Iran.
Les médias israéliens n‘hésitent pas à faire connaître à l’opinion publique arabe, y compris par l’exagération et le mensonge, le moindre fait qui tend à faire croire à un rapprochement plus grand entre l’Arabie saoudite et Israël, motivé justement par l’alliance contre l’Iran. Mais, l’Arabie saoudite tient à démentir systématiquement ce genre d’information. Dernièrement, l’Arabie saoudite a posé comme condition à la normalisation de ses relations avec Israël, la concrétisation de l’initiative de paix arabe de 2002, c’est à dire la fin de l’occupation israélienne de tous les territoires arabes occupés en 1967 et la création d’un État palestinien indépendant avec Al Qods-Est comme capitale. L’Arabie saoudite reste attachée à l’initiative proposée au Sommet de la Ligue arabe de Beyrouth, en 2002, par le roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud, et avalisée au Sommet de la Ligue arabe de Riyad, en 2007.
M’hamed Rebah