Pas moins de treize personnes sont mortes et deux autres ont été blessées, suite à une collision entre un minibus et un camion semi-remorque jeudi matin sur la Route nationale N°6, au niveau de l’axe reliant les communes de Moghrar et Ain-Sefra, à la wilaya de Naâma, selon un bilan dressé par la Protection civile, rapporté par l’APS.
Le drame s’est produit aux environs de 08h30 au lieudit Draâ Essaâ, à une quinzaine de kilomètres de la commune de Moghrar et à 85 km au Sud de Naâma. Sur les lieux, les unités de la Protection civile, appuyées par les équipes médicales de hôpital Mohamed-Boudiaf d’Ain-Sefra, ont eu du mal à extraire les victimes, dont certaines, notamment des enfants, étaient restées coincées à l’intérieur du minibus, ce qui a alourdi le bilan, a-t-on précisé. Les victimes, toutes passagères du minibus : sept (7) hommes, cinq (5) femmes et une fillette, ainsi que les blessés ont été évacués vers le même établissement hospitalier, a-t-on ajouté. Les deux blessés, dont l’état n’est pas jugé grave y ont été soignés et l’un d’eux a déjà quitté l’hôpital, selon une source médicale relevant de cet établissement. La raison du drame était encore une fois l’élément humain. Le chauffeur du semi-remorque qui dépassait un autre poids lourd, s’est retrouvé face au véhicule de transport, une violente collision frontale s’en est suivie et le résultat est, on ne peut mieux, fatal. L’autre raison citée est l’état de la chaussée qualifiée de « complètement impraticable ». Suite à cette violente collision, les autorités de la wilaya de Naâma se sont rendues sur place pour s’enquérir des opérations de secours. Les services de la Gendarmerie nationale ont, de leur côté, ouvert une enquête pour déterminer avec précision les circonstances de ce drame. Sur les différentes pages Facebook et autres réseaux sociaux animés par les habitants de la région, on peut lire des critiques quant à l’état lamentable des routes, à l’inexistence de signalisation, au manque de communication de la radio locale de Nâama mais aussi et surtout au silence observé par les autorités nationales et l’absence de toute déclaration ou décision officielle. Une comparaison a été établie avec d’autres pays où à chaque fois qu’il y a un grave accident un ministre se déplace. L’hécatombe vécue depuis des années se poursuit ainsi sur l’ensemble des routes et autoroutes de notre pays, sans que les secteurs concernés ne parviennent à en réduire l’impact. Les propos du Secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Elhocine Mazouz, viennent le confirmer. Celui-ci a déclaré que « la violence routière en Algérie s’apparente à une véritable tragédie nationale qui, annuellement, se solde par une moyenne de 4.000 morts et des dizaines de milliers de blessés », citant à ce titre « le bilan des accidents de l’année 2015 qui fait ressortir un nombre de 36.606 accidents, 4.610 morts et 55.994 blessés ». Ces chiffres s’avèrent plus effarants encore lorsqu’on se réfère aux statistiques de la Gendarmerie nationale qui relèvent que durant 15 ans, de 2000 à 2015, il y a eu 375 581 accidents de circulation en Algérie, faisant 55 350 morts et 653 249 blessés. La première cause de ces accidents est depuis toujours le facteur humain, principalement les dépassements dangereux.
Pour remédier à cette situation dramatique, Mazouz avait annoncé que « plusieurs projets ambitieux sont en cours de finalisation, à l’instar des fichiers nationaux des permis de conduire et des infractions aux règles de la circulation routière, lesquels permettront, très prochainement, d’entrevoir l’institution du permis à points ». Le même responsable a ajouté que « le développement des méthodes de lutte contre l’insécurité routière exige la promotion de la stratégie nationale, notamment par un échange d’expériences avec les pays qui ont enregistré des avancées notables dans ce domaine »,
Dans l’attente de la réalisation de ces projets et l’atteinte des résultats escomptés, les chauffards et les routes continuent à tuer. à titre de rappel, un projet de réalisation d’un fichier national des conducteurs initié par l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance est aujourd’hui au point mort. Au moment où ailleurs, en France par exemple, le taux de mortalité a baissé sur les routes en raison de l’efficacité du contrôle des conducteurs par les radars et de l’application du permis à points.
Lyes Azizi et APS