«Il n’y a aucune médiation avec le Maroc et si tel était le cas, le peuple algérien aurait été informé », a indiqué le président, Abdelmadjid Tebboune.
Intervenant dans le cadre des rencontres périodiques avec la presse nationale, il a apporté un cinglant démenti aux allégations de certains médias qui, probablement par le truchement du Makhzen, ont prétendu l’existence d’une médiation saoudienne puis jordanienne entre l’Algérie et le Maroc pour la reprise des exportations de gaz vers l’Europe à travers le gazoduc Medgaz et le rétablissement de leurs relations bilatérales.
Il y a quelques mois, avant la tenue du sommet de la Ligue arabe du 1e novembre à Alger, la presse marocaine et certains médias étrangers avaient fait état d’une médiation saoudienne entre l’Algérie et le Maroc pour le rétablissement de leurs relations bilatérales. Ces allégations avaient été vite démenties par le ministre des Affaires étrangères qui avait nié l’existence d’une telle initiative tout en rappelant que la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc est souveraine et en précisant qu’elle est la conséquence de gestes et d’actes hostiles et belliqueux de Rabat.
Cette précision venant de la part d’une voix autorisée et responsable ( le chef de la diplomatie algérienne ndlr), ne semble pas avoir refroidi les velléités du Makhzen qui est revenu à la charge à l’occasion de la dernière visite du roi de Jordanie en Algérie. Ce que feignent d’ignorer les responsables marocains est qu’ils sont à l’origine de la brouille qui existe avec leur voisin de l’Est. Ils ont eu des attitudes, assimilables à des actes de guerre ce qui constitue un déni des principes des relations fraternelles et de bons voisinage.
Et si on suivrait le raisonnement des relais du Makhzen, la médiation d’une tierce partie laisserait supposer l’ouverture de négociations, mais pour négocier quoi au juste? L’Algérie n’est pas partie prenante du conflit du Sahara occidental et les parties qui devraient négocier l’arrêt des hostilités et la mise en branle d’un processus de décolonisation, le Maroc et le front Polisario, sont identifiés conformément aux résolutions de la communauté internationale. Emporté dans sa logique d’hostilité, le Maroc a sous-estimé les conséquences de la réaction de l’Algérie. Aujourd’hui, le Makhzen paye le prix de ses errements aussi bien sur le plan interne qu’à l’international.
Les scandales qui frappent ses institutions et ses hauts responsables ne sont rien d’autres par rapport à la fronde sociale qui couve et qui pourrait faire vaciller les fondements du royaume. Le Maroc ne passera pas l’hiver au chaud et il pourra toujours mener des campagnes de désinformation qui n’emmèneront jamais l’Algérie à négocier avec lui le rétablissement de ses relations diplomatiques. Le chef de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra l’avait annoncé, et le président de la République, Abdelmadjid Tebboune l’a rappelé à l’occasion de sa rencontre avec les représentants de la presse nationale.
Slimane B.
