Deux morts par noyades, accidents de la circulation meurtriers, suicides et canicule. Ces dernières quarante-huit heures ont été infernales dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, la région a vécu les journées les plus caniculaires depuis le début de l’été. En plus de la chaleur naturelle, des dizaines d’incendies de forêt ont marqué ces dernières soixante-douze heures dans les quatre coins de la wilaya. Suite à cette vague de chaleur, la ville de Tizi Ouzou est restée déserte pendant ces derniers jours. Même les transporteurs de voyageurs n’ont pas assuré le service minimum puisque tout bonnement, l’ensemble des gares routières situées dans la ville de Tizi Ouzou et dans sa périphérie sont restées désespérément vides. Les services de la Protection civile ont vécu également des journées des plus chargées puisqu’ils ont été appelés à intervenir de manière permanente. Jusqu’à hier, on nous a signalé des incendies dans plusieurs localités comme à Tizi Ghennif, Aghrib, Yakouren, Bouzeguène, Azazga, Idjeur, etc. Des centaines d’hectares ont été ravagés. Les flammes ont emporté, dans leur trajectoire, des centaines d’arbres fruitiers principalement des oliviers. Dans la daïra de Drâa El Mizan, la population a eu à subir aussi bien la chaleur torride qu’à faire face aux flammes. Des villages entiers ont essuyé les foudres de ces feux de forêt dans cette partie de la wilaya comme Talazizt, Taka, Taremant, Idihathène…
Les sapeurs-pompiers n’ont ménagé aucun effort afin d’endiguer ces incendies, avant que l’irréparable ne se produise, à savoir leur propagation vers les habitations. La première escale des sapeurs-pompiers a été le massif forestier qui longe le village Taka de Tizi Ghennif. Puis Talazizt. Dans ces localités, on apprend que des dizaines d’oliviers et de chênes ont été réduits en cendres par les flammes gigantesques. Cette région est l’une des plus affectées par les incendies de forêt dans la wilaya de Tizi Ouzou et ce, depuis le mois de juin dernier. Régulièrement, on y a enregistré des feux de forêt d’intensité inégale. D’ailleurs, compte tenu de l’exposition de cette daïra de manière permanente, en été, aux incendies de forêts, la direction de la wilaya de la protection civile a décidé de réaliser sur place une annexe de l’unité de Tizi Ghennif afin de rendre les interventions des sapeurs-pompiers plus promptes. Dans le sillage des dommages collatéraux de la canicule, il a été enregistré le wee-kend écoulé, deux autres décès par noyade qui viennent s’ajouter au six autres signalés depuis le coup d’envoi de la saison estivale. La Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou a précisé qu’un premier décès par noyade est survenu au niveau du Oued Sébaou. La victime s’est aventurée dans une mare d’eau, sise sur le territoire de la commune de Tizi Rached. La victime, K.Y., était âgée de trente ans. Quand il a été repêché par les éléments de la Protection civile, il était déjà trop tard car il était décédé bien avant. Le corps sans vie du jeune noyé a été transporté vers la morgue du Centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed du chef-lieu de wilaya pour une autopsie. Par ailleurs, la plage de Tibecharine, dans la commune d’Iflissen, daira de Tigzirt, a été le théâtre d’une autre mort par noyade dont a été victime un jeune de trente-sept ans. Ce dernier habitait au village Issiakhen Oumeddour, à sept kilomètres à l’est de Tizi Ouzou. Il y a lieu de souligner que le plage Tibecharine où s’est produite cette noyade n’est pas autorisée à la baignade et de ce fait, elle n’est pas gardée par les maîtres-nageurs. Dans un autre chapitre, celui du terrorisme des routes, un accident de la circulation a fait un mort. Il s’agit d’un homme âgé de vingt-quatre ans. La victime conduisait une moto quand elle a été percutée mortellement par un camion de gros tonnage, près de la gare inter-modale de Bouhinoune.
La victime de cet enième accident a perdu la vie sur place. Enfin, il y a lieu de noter que deux tentatives de suicide ont été enregistrées, cette semaine, à Tizi Ouzou. La première concerne un homme âgé de quarante-cinq ans qui a mis un terme à sa vie à Drâa El Mizan. Un deuxième cas a été enregistré dans la daïra d’Ath Douala. La victime, un trentenaire, est toujours au niveau du service de réanimation du centre hospitalo-universitaire « Nedir Mohamed » de Tizi Ouzou et on ne sait pas si ses jours sont hors de danger.
Aomar Mohellebi