Les nouveautés prêtes pour les Oscars se bousculent en salles, le public est au rendez-vous et Le Hobbit : «La Bataille des cinq armées» est toujours en tête.
Concluant une année 2014 triste niveau chiffres, le box-office de Noël met la gomme en fin de course, et permet au cinéma américain de franchir la barre des 10 milliards cette année. Rendons d’abord hommage au seigneur : Le Hobbit : La Bataille des cinq armées reste numéro un du box-office US avec des recettes de 41,4 millions de dollars ces trois derniers jours (plus 13,1 millions de dollars raflés le jeudi 25 décembre). Un très bon résultat, puisque c’est une baisse de seulement 24% en deuxième semaine (Un voyage inattendu et La Désolation de Smaug plongeaient de 57% pour leur deuxième week-end). La Bataille des cinq armées a déjà récolté 168,5 millions de dollars aux USA pour un total mondial de 573,6 millions. Pour l’instant, ce sont les chiffres les plus faibles des six films de la franchise Tolkien par Peter Jackson, mais avec une telle stabilité, le prix des places 3D et le bon retour critique (certains vont revoir le film plusieurs fois), nul doute que le film raflera facile ses 800 millions de dollars en fin de carrière. Sorti le 25 décembre, Invincible a été le vainqueur du jour de Noël en rapportant ce jeudi 15,5 millions de dollars. 500 000 dollars de plus qu’Into the Woods et 2,4 millions de plus que Le Hobbit 3. C’est le cinquième meilleur démarrage d’un film le jour de Noël aux USA, devant Django Unchained, et derrière Les Misérables, Mon beau-père, mes parents et moi, Avatar et Sherlock Holmes. Et ce week-end, le film a rapporté 31,7 millions. Avec son deuxième film, la réalisatrice Angelina Jolie a réussi à battre Disney et le Hobbit le jour de Noël. Et Invincible s’annonce donc comme un hit, et ne va pas tarder à rembourser son budget estimé de 65 millions. Mais l’enjeu n’est pas vraiment de cartonner au box-office : il s’agit de qualifier le film pour les Oscars et d’instaurer Angelina pour de bon comme un auteur. Après le flop de son premier long Au pays du sang et du miel (une histoire d’amour impossible dans la guerre de Bosnie), Angie est revenue avec un drame hollywoodien épique, magnifiquement shooté par le chef op Roger Deakins, qui raconte la survie du soldat marathonien Louie Zamperini (Jack O’Connell) dans les camps de prisonniers japonais de la Seconde guerre mondiale. Rendez-vous aux Oscars 2015, donc. Into the Woods – Promenons dans les bois est la dernière production Disney en date : une adaptation de la fameuse comédie musicale de Stephen Sondheim (West Side Story) et James Lapine (Sweeney Todd) précurseur du genre mashup qui mélange des personnages de contes de fée (Cendrillon, Raiponce, le Petit chaperon rouge) dans une aventure un peu folle. Non seulement les critiques sont excellentes, mais le film rapporte 31 millions pour son premier week-end (plus les 15 millions de Noël). Ce n’est pas du niveau des Nouveaux héros (démarrage à 56,2 millions) ni de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de jouvence, le dernier film du réalisateur Rob Marshall (90,1 millions dans plus de 4100 salles) mais Into the Woods est beaucoup moins cher que ces films : son budget est estimé à 60 millions de dollars et le film pourrait même se qualifier aux Oscars grâce à ses chansons et la perf de Meryl Streep en sorcière. On prédisait un destin funeste à La Nuit au Musée : Le Secret des pharaons la semaine dernière. On a eu presque tort. Grâce aux vacances de Noël qui encouragent les familles à aller au cinéma, le film gagne 20,6 millions pour son deuxième week-end et se permet donc d’augmenter ses recettes de 20% par rapport à la semaine dernière ! Mais ce n’est pas suffisant pour sortir le film du tombeau. Ses recettes ne s’élève qu’à 55,3 millions aux USA (pour un total mondial de 65,7 millions), bien loin de son budget pharaonique (on a utilisé le même adjectif le week-end dernier) de 127 millions. Autre bénéficiaire des vacances de Noël, Annie parvient aussi à augmenter ses recettes et gagne 16,6 millions (+4,7%) pour son deuxième week-end. Mais avec des recettes US de 45,8 millions (budget : 65 millions) la comédie musicale avec Jamie Foxx, Cameron Diaz et Quvenzhane Wallis attire donc la même remarque que pour La Nuit au musée 3. Pour l’instant Annie n’est pas encore sorti dans le reste du monde. L’humanité sera-t-elle sensible à Annie ? Et ce n’est pas fini : American Sniper dégomme les salles. 240 212 dollars cartonnés le jour de Noël… mais dans seulement quatre salles, ce qui permet au dernier film de Clint Eastwood de battre le record très spécifique de « meilleur score pour un film sorti dans moins de dix salles le jour de Noël ». Le biopic du sniper Chris Kyle (joué par Bradley Cooper) a rapporté 610 000 dollars ce week-end, toujours dans quatre salles. Une moyenne de 152 500 dollars par salle : c’est un excellent score, c’est le onzième meilleur démarrage en limited release de tous les temps aux USA, et le deuxième meilleur limited opening de l’année derrière The Grand Budapest Hotel en mars dernier (202 792 dollars par salle). American Sniper (également en lice pour les Oscars) pourrait être un gros hit dès que son distributeur Warner se décidera à se sortir dans un nombre de salles conséquent. De quoi oublier le flop de Jersey Boys du même Eastwood en juin dernier. Signalons aussi parmi ce festival de bonnes nouvelles le très bon démarrage de Selma, l’histoire de la marche pour les droits civiques menée en 1965 par Martin Luther King (David Oyelowo), qui rapporte 912 000 dollars dans 19 salles. De son côté, The Weinstein Company a décidé d’étendre la diffusion d’Imitation Game avec Benedict Cumberbatch dans 700 salles de mieux. Résultat : la stratégie a fonctionné et le film a rapporté 7,9 millions de dollars ce week-end pour un total de 14,6 millions. Tout ce petit monde, bien évidemment, est en course pour les prochains Oscars puisque les films sortis après le 31 décembre ne pourront pas concourir. Enfin, il faut bien parler de L’Interview qui tue. Succès ou pas ? 1,8 millions de dollars récoltés en trois jours, plus un million à Noël, le jour de sa sortie. Le tout dans 331 salles. C’est pas mal, mais ce n’est pas non plus un raz-de-marée. La mise en ligne illégale du film dès jeudi a pu faire mal à ses recettes (comme on peut le lire ici, ça a été un gros hit sur les plate-formes de torrent), car franchement, ce n’est pas la pub qui a manqué au film. The Interview étant toujours au coeur d’une crise diplomatique entre la Corée du Nord et les USA. Qui a parlé de miracle de Noël ?
