Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulanouar, salue la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’interdire l’importation des produits agricoles pendant la saison de cueillette. Une décision prise lors du Conseil de ministres organisé ce dimanche. « C’est une décision qui va encourager la production nationale et protègera le producteur », affirme-t-il, appelant dans le même cadre les importateurs à s’investir dans la production nationale, vu qu’ils sont « les meilleurs connaisseurs » de ce marché. En effet, contacté, hier, par nos soins, le président de l’ANCA a indiqué que depuis trois ans son association plaide pour l’interdiction de l’importation des fruits et légumes pendant la saison de cueillette, prenant l’exemple des pays européens. Et pour cause, « nos producteurs rencontrent assez de problèmes lors de la saison de cueillette. Au moment où il y a une bonne récolte nationale ils se retrouvent face à des produits importés de deuxième et troisièmes choix avec un prix bas. Ce qui les a poussés plus tard, dans les années suivantes, à diminuer la production », explique-t-il. Par contre, Boulanouar soutient l’importation des produits en cas de manque de tel ou tel produit dans le marché ou hors la saison de cueillette. « Une chose qui ne va pas influer sur la production nationale », justifie-t-il. Quant aux prix, notre interlocuteur a affirmé qu’on encourageant la production nationale « notre marché sera inondé par des produits, ce qui va engendrer une baisse des prix». Autre question, le président de l’ANCA a révélé que son association a entamé des contacts avec les agriculteurs pour les sensibiliser et les encourager « à augmenter » la production, et afin de les mettre aussi au courant de la décision du président de la République à ce sujet.
Il convient de rappeler que le président Tebboune a ordonné, dimanche, « l’interdiction totale de l’importation des produits agricoles pendant la saison de cueillette ». Selon le chef de l’État, cette décision est prise afin « de protéger la production nationale, ainsi que le durcissement du contrôle sur les fruits importés en vue d’éviter la surfacturation et s’assurer de la qualité pour la préservation de la santé du citoyen », lit-on dans le communiqué sanctionnant les travaux de la réunion du Conseil des ministres.
Sauvegarde de la production nationale
Le Président a, en outre, insisté sur « davantage de réduction de la facture d’importation, sans toutefois créer de pénurie sur le marché, et ordonné un recensement exhaustif des cheptels en recourant à l’imagerie aérienne, afin de créer une base de données qui nous permettra de maîtriser ces cheptels et d’assurer, ainsi, l’approvisionnement du marché en quantités indispensables de viandes». Le ministre du Commerce a également passé en revue la structure des importations agricoles, notamment les viandes, les fruits et légumes, le lait, le blé, l’orge et le maïs. Rezig a énuméré « les mesures proposées pour protéger la production agricole, comme celle d’élargir la liste des produits soumis au droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), de soumettre l’activité d’importation au principe de spécialisation et de souscription au cahier des charges, de numériser le commerce extérieur et le fichier national des industries agricoles, et enfin de bien analyser la structure des importations pour définir la nomenclature des produits dont l’importation peut être réduite avec un renforcement de la lutte contre la surfacturation, et la mise en place d’une stratégie nationale d’exportation », a précisé le communiqué.
Sarah Oubraham
